Le paracétamol reste l’antalgique avec le meilleur rapport bénéfice/risque, rappelle le collège des généralistes enseignants

Publié le 09/04/2015

Le Collège national des généralistes enseignants (CNGE) s’émeut des « interrogations chez les professionnels de santé et surtout de l’émoi chez de nombreux patients » à la suite des résultats publiés dans « Annals of Rheumatic Diseases » évoquant une augmentation de la mortalité totale et des risques cardiovasculaires, rénaux et digestifs chez les patients consommant de « hautes doses » de paracétamol de manière régulière.

« L’analyse méthodique de cette publication montre qu’elle souffre de nombreux biais et insuffisances », note le CNGE. Parmi ces biais, le collège liste : la qualité méthodologique faible ou très faible des 8 études retenues, le caractère déclaratif du recueil de données, le fait que 5 des 8 études aient inclus uniquement des infirmières ou des médecins aux États-Unis, la méconnaissance du risque absolu sur les critères choisis, un ajustement incertain du risque relatif sur les facteurs de confusion dans toutes les études.

Enchaînement de biais

Surtout, le CNGE souligne les conclusions des auteurs eux-mêmes. « Compte tenu de la nature observationnelle des données, l’enchaînement des biais a pu avoir un impact important sur les résultats », écrivent-ils, résultats qui montrent des risques mesurés faibles (seulement 3 des 64 risques relatifs exposés étaient› 2).

Le CNGE conclut que cette revue de la littérature « n’est pas de nature à modifier les pratiques quand celles-ci sont conformes au résumé des caractéristiques du paracétamol ». Les membres du collège réaffirment que

« le paracétamol reste l’antalgique disposant du meilleur rapport bénéfice/risque » et qu’une prescription « à posologie minimale efficace pendant la durée minimale nécessaire expose très exceptionnellement les patients à des effets indésirables graves ». Enfin il rappelle que qu’un surdosage de paracétamol à court terme expose à un risque d’intoxication hépatique grave, « dont les patients doivent être informés », et que « la consommation d’un médicament au long cours expose toujours à un risque qui doit être pris en compte au regard des bénéfices attendus ».

Dr L. A.


Source : lequotidiendumedecin.fr