« C’est avec beaucoup de tristesse que Geneviève Fioraso, secrétaire d’État à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, a appris la mort de François Kourilsky, immunologiste renommé. Avec lui, c’est une grande figure de la recherche française qui s’éteint », a-t-on appris par un communiqué du ministère de la Recherche.
Fils de médecin, le Pr François Kourilsky naît à Paris en 1934. Interne des hôpitaux de Paris en 1960, il poursuit des études avant d’intégrer et de devenir chef d’équipe dans le laboratoire de Jean Dausset en 1967. À New York (1962-63) où il découvre, dans un contexte stimulant de naissance de l’immunologie moléculaire au sein de l’équipe de Baruj Benacerraf, futur prix Nobel de médecine (1980), l’activité des anticorps circulants.
Médecin et biologiste, il s’illustre par ses activités de chercheur. En 1974, directeur de l’unité INSERM 136 « Immunologie des tumeurs » de l’hôpital Saint-Louis (1974-1976), il fonde (1976) le Centre d’immunologie INSERM-CNRS de Marseille Luminy qu’il dirige de 1976 à 1978 et de 1980 à 1984. Entre 1978 et 1989, il part un an en Angleterre, à l’Université d’Oxford. En 1986, il fonde à Marseille l’unité INSERM 322 « Rétrovirus et maladies associées » qu’il co-dirige jusqu’en 1988.
Attaché aux liens entre recherche et industrie
En 1988, il devient directeur général du CNRS, poste qu’il occupera jusqu’en 1994. Il dirige ensuite l’Institut fédératif de recherche INSERM-CNRS de l’Institut Gustave-Roussy (1995-2000). De 2000 à 2003, il sera président de Méditerranée technologies (2000 à 2003).
Le Pr François Kourilsky s’attachera aussi à développer les liens entre la recherche et l’industrie. En 1981, il fonde la société Immunotech SA avec Michel Delaage et Antoine Béret et en devient président du conseil scientifique jusqu’en 1985. Le Pr Kourilsly a été également vice-président du conseil supérieur de la Recherche et de la Technologie (1983-1986).
Ses travaux (plus de 150 publications) portaient sur l’immunologie des tumeurs, la structure antigénique des membranes, l’utilisation des anticoprs monoclonaux dans l’analyse des antigènes de membrane (HLA, VIH).
Il a été distingué par de nombreux prix nationaux et internationaux : prix Rosen de cancérologie (1972), prix Roy-Vaucouloux de l’Académie des sciences - Institut de France (1975), grand prix de l’Académie de Marseille (1987). Il était officier de la Légion d’honneur, officier de l’Ordre national du mérite.
Sortir la recherche des « prisons disciplinaires »
La direction du CNRS salue la mémoire de ce scientifique et « modernisateur de premier plan, qui a profondément marqué l’organisme de son empreinte » et contribué à sa modernisation. Alain Fuchs, l’actuel président du CNRS rappelle son combat pour « la promotion de l’interdisciplinarité ». Lors d’un comité national de la recherche scientifique réuni en session plénière en février 1990, le Pr Kourilsky plaidera : « La spécialisation qui naquit au XIXe siècle, et avec elle ce terme de discipline si suggestif, est nécessaire mais n’est pas un but en soi. Il faut donc éviter que se referment les prisons disciplinaires et ouvrir sans cesse de nouveaux champs de recherche. »
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