La récupération d’une partie de la vision n’est plus un rêve inaccessible pour les patients aveugles atteints de rétinite pigmentaire, d’après de nouveaux résultats, publiés dans la revue « Visual Research », et présentés dans un symposium au 121e congrès de la Société française d’ophtalmologie, qui se tient du 9 au 12 mai à Paris.
Dans cette maladie, due à une perte des photorécepteurs de l’œil, une diminution progressive de l’acuité visuelle et un rétrécissement du champ visuel surviennent, le plus souvent, avant la cécité complète. Les recherches orientées vers la restitution de la fonction visuelle portent notamment sur la thérapie génique, l’électrostimulation, et l’utilisation de prothèses rétiniennes.
Deux types de prothèses rétiniennes
Deux approches sont en cours de développement dans le domaine des prothèses rétiniennes : les implants épirétiniens et les implants sous-rétiniens. Les implants épirétiniens nécessitent un dispositif d’imagerie externe et une source d’alimentation, la lumière ambiante, où les images sont alors converties en un signal électrique transmis à une puce réceptrice à l’intérieur de l’œil.
L’implant sous-rétinien Retina (Retina Implant, Reutlingen, Allemagne), quant à lui, est placé entre l’épithélium pigmentaire rétinien et la couche externe de la rétine. Il est formé de 1 500 petites photodiodes ou électrodes qui agissent comme des photorécepteurs artificiels, absorbant la lumière et la convertissant en une réponse électrique croissante, qui stimule ensuite les cellules nerveuses adjacentes. Les premiers résultats cliniques avaient montré que grâce à ce dispositif, 8 patients étaient capables de percevoir de la lumière, 7 pouvaient la localiser, une certaine acuité visuelle est même réapparue chez 6 sujets, dont 3 sont parvenus à déchiffrer spontanément des lettres, et un autre après entraînement.
Un essai multicentrique
Ces résultats ont conduit à la réalisation d’un essai clinique multicentrique qui a porté sur 29 patients, dont les premiers résultats à l’issue d’une période de suivi de 12 mois sont désormais disponibles. Le critère principal d’efficacité de cette étude était une amélioration significative des activités de la vie quotidienne et de la mobilité, et des tests de reconnaissance.
Le critère secondaire d’efficacité était une amélioration significative de l’acuité visuelle, de la perception de la lumière et/ou la reconnaissance d’objets. Pendant les 12 mois de suivi, le critère principal de jugement a été atteint chez 21 patients (soit 72 % de l’effectif). Une restauration des capacités visuelles permettant les activités de la vie quotidienne a été constatée chez 13 d’entre eux (soit 45 % de l’effectif).
Le critère secondaire de jugement a été atteint chez 25 patients (86 % de l’effectif de l’étude). L’acuité visuelle obtenue avec l’implant est de 4 %, en vision de gris, avec un champ visuel de 15 %, cette vision utile étant obtenue à l’issue d’un temps d’apprentissage court.
Parmi les questions en suspens, Eberhart Zrenner (CHU, Tübingen et Retina Implant, Reutlingen, Allemagne) a évoqué l’amélioration de la résolution spatiale et temporelle des images, la sécurité et la longévité des dispositifs, voire la possibilité de vision des couleurs.
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