ALORS QU’IL ÉTAIT surtout admis que le VIH ne pouvait franchir l’épithélium vaginal qu’à partir d’une lésion locale, une équipe américaine, Thomas Hope et coll., vient de constater qu’un passage est bel et bien possible au travers d’une muqueuse saine. Le virus profite tout simplement de la moindre adhésivité des cellules en voie de desquamation pour s’infiltrer à l’intérieur de l’épithélium. Il utilise cette zone de faiblesse de la muqueuse comme une porte dérobée.
L’équipe a eu l’idée de marquer des VIH avec une substance fluorescente. Puis les virus ont été déposés au contact soit de tissu vaginal humain, obtenu à partir de pièces d’hystérectomie, soit sur des muqueuses d’animaux. Le marquage a permis de constater que les virus franchissent bien la barrière épithéliale. Très rapidement, en seulement quelques heures, ils s’insèrent entre les cellules de la couche superficielle pour s’enfoncer de 50 µ. Cette pénétration était beaucoup plus fréquente à l’intérieur des couches les plus superficielles et survenait au cours de la desquamation. De fait à ce stade du cycle cellulaire, les cellules prêtes à desquamer sont moins fortement fixées aux couches sous-jacentes. Une fois le défaut de la cuirasse trouvé, il ne reste plus au VIH qu’à se fixer aux cellules dus système immunitaire.
Deux voies de pénétration du virus sont admises actuellement. La première consiste en une effraction par le VIH de l’unique couche de cellules du canal cervical, qui semble constituer une zone de faiblesse. Mais des travaux menés chez des femmes africaines utilisant un diaphragme et d’autres après hystérectomie ne montrent pas de baisse des taux de contamination. La seconde voie de pénétration est celle d’une lésion de l’épithélium, par exemple lors d’une infection herpétique. Ici encore chez des femmes traitées par antiherpétiques, l’incidence des contaminations n’est pas modifiée.
Dès lors le nouveau mode d’entrée du virus découvert par les Américains acquiert une certaine vraisemblance. Il leur reste à démontrer que le virus est bien capable de se lier aux cellules immunitaires par cette voie et rechercher lesquelles sont infectées en premier lieu.
Communication au 48e congrès annuel de l’American Society for Cell Biology, San Francisco.
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