« IL S’EST VENDU en 2009 dans le monde 10 milliards de disques optiques numériques mais personne ne sait comment ils évolueront », lance Éric Spitz, président du groupe de travail de l’Académie des sciences et de l’Académie des technologies sur la longévité de l’information numérique. Parce que la durée de vie moyenne d’un disque dur d’ordinateur, objet complexe et fragile, est de trois ans (sans compter les risques de vol, d’accident, etc.), il est conseillé de faire des sauvegardes sur un autre support. On a le choix entre DONE (disques optiques numériques enregistrables tels que CD-R, DVD-R et maintenant disque Blu-Ray), disque dur externe et mémoire flash (carte ou clé USB). Mais aucun n’offre de garantie à long terme.
Les disques durs doivent tourner de temps en temps sous peine de ne plus redémarrer (il y a toujours un risque). Les mémoire flash sont pour le moment de moindre capacité et soumises à un phénomène d’usure lx (nombre de cycles écriture-lecture limités… Mais à plus de 10 000 tout de même). « Les DONE sont les supports les plus prometteurs, explique Franck Laloë (CNRS-Ecole normale supérieure) mais il y a peu d’étude sur leur longévité. » Les tests de vieillissement accélérés (étuve à 80 % avec humidité maximale) mais se révèle peu prédictif. Franck Laloë a fait tester sa cédéthèque : certains disques sont morts au bout d’un an, d’autres tiennent 15 ans. C’est hétérogène, y compris au sein de la même marque, selon le lot de fabrication. Les conditions de fabrication et de conservation doivent y être pour beaucoup. Du coup, les gestionnaires, comme les bibliothèques ou l’Institut national de l’audiovisuel (INA), ont une politique active de recopiage périodique de leurs archives numérisées.
Encourager la recherche.
Mais quid du patrimoine numérique des particuliers ? Jean-Charles Hourcade, co-auteur du rapport, estime entre 100 et 1 To (Teraoctets) le contenu moyen à préserver (photos de famille, documents scannés) par foyer après 25 à 50 années d’accumulation. Le stockage en ligne peut tenter mais il aura un coût important, estimé entre 5 et 25 milliards d’euros par an pour le seul patrimoine des 25 millions de foyers… Les rapporteurs encouragent donc le soutien à la recherche de disques optiques pérennes (beaucoup moins chers), caractéristique négligée jusqu’ici par les industriels obsédés par la course à la capacité et à la réduction des coûts, ainsi que l’élaboration d’une politique de conservation numérique, notamment dans les hôpitaux.
*EDP Sciences, 14 euros.
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