Pour limiter la dynamique de propagation du virus VIH, la HAS recommande de proposer le dépistage en priorité aux populations les plus exposées : les hommes ayant des rapports sexuels avec des hommes (HSH) tous les 3 mois, les utilisateurs de drogue par injection et les personnes originaires d’Afrique subsaharienne et des Caraïbes tous les ans.
Elle préconise également un dépistage au moins une fois dans la vie pour chacun, et de continuer d’encourager la démarche individuelle et volontaire. Par ailleurs, un test de dépistage doit être systématiquement proposé en cas de diagnostic d’une infection sexuellement transmissible (IST), d’une hépatite B ou C, d’une tuberculose, d’une grossesse, d’une prescription de contraception ou encore dans la suite d’un viol.
En effet, connaître son statut sérologique a un intérêt individuel pour une prise en charge précoce afin de prévenir l’évolution vers le stade SIDA et d’augmenter l’espérance de vie, mais également un intérêt collectif pour diminuer le risque de transmission. Avant tout test de dépistage, une consultation pré-test est requise pour informer le patient sur la nature de l’infection par le VIH et expliquer le motif de prescription du test afin d’obtenir son accord.
L’annonce d’une sérologie positive
Elle doit être faite par celui qui a fait le dépistage et être préparée car elle conditionne l’adhésion du patient au programme de soins. « À l’annonce de cette infection souvent vécue comme honteuse, j’explique d’abord au patient que toute sérologie positive doit être confirmée par une 2e sérologie. Ensuite, si l’infection est confirmée, j’explique que les traitements antirétroviraux doivent rendre la charge virale indétectable, permettant ainsi de prévenir la survenue des comorbidités liées au VIH et de réduire le risque de transmission. Leurs effets indésirables sont moindres, les patients ne sont donc plus stigmatisés et peuvent avoir une vie normale », précise le Dr Mailhe.
Cette annonce angoisse toujours énormément. « 0r correctement traitée, l’infection par le VIH est une maladie chronique. Le patient compliant conserve un bon état de santé et une espérance de vie proche des séronégatifs. Il existe même des traitements compatibles avec une grossesse pour les femmes en âge de procréer », note le Dr Mailhe. Au médecin de proposer un accompagnement pour un programme de soins personnalisé afin que le patient adhère au traitement (en ville ou en centre de référence pour une approche pluridisciplinaire avec éducation thérapeutique, psychologues, assistante sociale etc..)
La morbidité liée au VIH a fortement diminué. Elle est essentiellement liée au vieillissement de la population et à l’exposition à de nombreux facteurs de risques cardiovasculaires (tabac, diabète et dyslipidémies) favorisés par les traitements, variable selon la classe et la molécule. En cas de mauvaise observance, la réplication virale entraîne une immunodépression qui expose aux infections opportunistes (pneumocystose, tuberculose, infections fungiques, parasitoses) et aux cancers par virus oncogènes (HPV, EBV, VHC, VHB).
Si la sérologie est négative « C’est l’occasion d’informer sur la prévention du VIH et des IST ; de rappeler la conduite à tenir en cas d’accident d’exposition au virus (consulter aux urgences pour un bilan sérologique, évaluer le risque et si besoin, recevoir un traitement post-exposition : trithérapie 1cp/jour sur 28 jours avec suivi sérologique à 1, 2, 4 mois) ; et d’orienter vers la prophylaxie pré-exposition (PrEP) », rappelle la spécialiste.
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