En publiant, en août dernier, les nouveaux programmes de sciences de la vie et de la Terre (SVT) pour la classe de première, le ministère de l’Éducation ne soupçonnait sans doute pas qu’il serait attaqué sur... la théorie du genre – que l’on se gardera bien de tenter de résumer tant elle suscite de querelles, de part et d’autre de l’Atlantique. Ces programmes doivent entrer en vigueur à la rentrée prochaine et les nouveaux manuels viennent de paraître.
Trois grandes thématiques ont été choisies, dont « corps humain et santé », avec, à l’intérieur de ce thème, trois sous-thèmes, « féminin, masculin », « variation génétique et santé » et « de l’œil au cerveau : quelques aspects de la vision ». C’est la présentation du premier qui a suscité l’inquiétude, notamment, des associations familiales catholiques. Elles viennent d’écrire au ministre Luc Chatel (avec copie à Nicolas Sarkozy et François Fillon) pour se plaindre, au nom des parents, de ce qui « se présente, en effet, comme une théorie mais qui, dans les faits, relève de l’idéologie ».
Les détracteurs de la théorie du genre lui reprochent de nier la différence des sexes et « la complémentarité naturelle entre l’homme et la femme », de déconnecter l’orientation sexuelle de l’identité sexuelle, déconnection que reprennent effectivement les programmes et les manuels, l’un d’entre eux indiquant que « l’homosexualité ou la transsexualité relève de la liberté souveraine des individus ».
La polémique ne fait sans doute que commencer puisqu’il s’agit aussi d’aider l’élève à une prise en charge responsable de sa vie sexuelle. Les programmes laissant une très large place à la liberté pédagogique du professeur, il faut espérer que les enseignants n’en feront pas individuellement les frais.
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé
Dès 60 ans, la perte de l’odorat est associée à une hausse de la mortalité
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque