Une société biopharmaceutique française, Pharnext, propose une nouvelle piste dans la maladie d’Alzheimer avec l’association d’acamprosate (Aotal) et de baclofène, le PXT-864. D’après des données in vitro et précliniques publiées dans « Nature Scientific Reports », l’équipe dirigée par le Pr Daniel Cohen suggère que la bithérapie permettrait d’améliorer le déficit cognitif et d’avoir des effets synergiques neuroprotecteurs.
Alors que les médicaments disponibles dans la maladie d’Alzheimer n’agissent que de façon symptomatique et limitée, les facteurs étiologiques restent mal connus, vraisemblablement multiples avec des phénomènes d’amplification. Les chercheurs ont testé l’hypothèse selon laquelle le déséquilibre entre les systèmes excitateur (glutamate) et inhibiteur jouerait un rôle dans la maladie et constituerait une cible thérapeutique intéressante. Pour diminuer l’hyperexcitabilité, ils ont choisi un agent anti-glutamatergique, l’acamprosate, déjà utilisé dans le sevrage alcoolique ; et pour éviter un effet d’échappement par feedback, les chercheurs ont associé un médicament agissant sur le système inhibiteur GABA, le baclofène, indiqué dans le traitement de la spasticité.
In vitro et chez la souris
Dans deux modèles murins de la maladie d’Alzheimer, plusieurs marqueurs de la pathologie ont été améliorés, voire normalisés. Les chercheurs ont constaté une amélioration cognitive significative dans la mémorisation à long et court terme, la reconnaissance de nouveaux objets et la mémoire d’apprentissage et visuo-spatiale. D’autres paramètres ont été améliorés, tels que la neuroprotection contre le stress oxydatif et la mort cellulaire, la préservation de la barrière hémato-encéphalique, ou encore la normalisation de facteurs pro-inflammatoires et de composés toxiques endogènes.
Une phase 2 en cours
Ces résultats confortent la société dans son approche de recherche, la Pléothérapie, qui vise à développer des combinaisons synergiques de médicaments déjà utilisés dans d’autres maladies. Pour Ilya Chumakov, présidente du comité scientifique de Pharnext : « Le traitement de la maladie d’Alzheimer était une direction toute naturelle pour notre approche de Pléothérapie car un grand nombre de voies de signalisation différentes y sont impliquées. Nous avons développé PXT-864 en utilisant notre technologie de pharmacologie des réseaux afin d’interférer avec certaines de ces voies clés. » Une phase 2a est d’ores et déjà en cours pour tester le PXT-864 dans la maladie d’Alzheimer. Un autre pléomédicament, le PXT-3003, s’est révélé intéressant dans un essai de phase 2 dans une autre maladie neurodégénérative, la maladie de Charcot-Marie-Tooth de type 1A.
Nature Scientific Reports, publié le 8 janvier 2015
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