Les résultats définitifs de l’étude internationale START (Strategic Timing of Antiretroviral Treatment) confirment le bénéfice d’une mise sous traitement antirétroviral des patients dès le diagnostic d’infection par le virus du VIH, sans attendre que le seuil de CD4+ descende sous le seuil des 350 copies par mm3 de sang.
C’est le Pr Jens Lundgren, de l’université de Copenhague, qui a révélé ces derniers résultats, ce lundi, à la 8e conférence de l’International AIDS Society (IAS), à Vancouver – résultats qui sont apparus simultanément dans la revue « New england journal of medicine ».
Pour ces travaux, les chercheurs ont réparti 4 685 patients en deux groupes : un traité dès le diagnostic, l’autre traité lorsque le décompte de CD4+ passait sous la barre des 350 copies par mm3.
Le critère principal d’évaluation était un composite d’événements indésirables graves liés à l’infection par le VIH, d’événements indésirables graves non liés à l’infection par le VIH, et de décès toutes causes.
Une prévalence d’événements indésirables divisée par deux
Au bout d’un suivi moyen de 3 ans, 1,8 % des patients du groupe traité immédiatement et 4,1 % des patients du groupe à traitement différé avaient atteint le critère principal d’évaluation. Par ailleurs, le nombre moyen de CD4+ était plus élevé dans le groupe traité immédiatement que dans le groupe à traitement différé (plus de 900/mm3 contre plus de 650/mm3).
Dans le détail, le risque d’événements lié à l’infection par le VIH était diminué de 72 % dans le groupe traité précocement, et celui d’événements sérieux non lié à l’infection, de 59 %. Les auteurs précisent que plus de deux tiers des événements sont survenus chez des patients dont le compte de CD4+ était supérieur à 500 copies par mm3, ce qui semble indiquer que le décompte de CD4+ n’est pas le seul indicateur de risque d’événement indésirable.
L’essai TEMPRANO confirme l’étude START
Ces résultats ont été renforcés par ceux de l’essai ANRS TEMPRANO, mené sur plus de 2 000 patients en Afrique Subsaharienne, également présentés lundi et publiés dans le « NEJM» . Les auteurs ont réparti les patients en quatre groupes recevant un traitement précoce ou différé, accompagné ou non d’un traitement prophylacticque par isoniazide pour prévenir le risque de tuberculose opportuniste.
Le risque de décès ou d’événements grave lié au VIH était diminué de 44 % dans chez les patients sous traitement antirétroviral précoce, tandis que la prise d’isionazide était associée à une baisse de 45 % du risque d’incident grave et de décès.
Nouvelles recommandations en vue
Les résultats préliminaires de ces deux études, présentés plus tôt cette année, ont incité l’OMS à travailler sur des nouvelles recommandations, préconisant un placement sous antirétroviraux des patients dès le diagnostic, ces recommandations sont attendues pour la fin 2015.
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