Bonnes pratiques

Comment la recertification médicale a marqué des points

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Publié le 20/12/2018
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Évoqué dès 2016 par Manuel Valls, alors Premier ministre, le chantier délicat de la recertification des médecins a été relancé par Agnès Buzyn en 2018. La ministre de la Santé a chargé le Pr Serge Uzan de proposer l’architecture du dispositif, la méthodologie et un calendrier de travail.

Dans son rapport rendu le 5 novembre, le doyen honoraire de la faculté de médecine Pierre et Marie Curie préfère parler de « certification et valorisation périodique » plutôt que de recertification. Tous les praticiens inscrits au tableau de l'Ordre sont concernés, quels que soient leur spécialité, leur secteur et mode d'exercice. La démarche serait obligatoire, tous les six ans, pour les nouveaux médecins diplômés à partir de 2021, et sur le mode du volontariat pour les praticiens en exercice – même si ces derniers seraient encouragés à s'engager dans ce processus de qualité.

Pour décrocher le sésame « quasi-automatique », le rapport Uzan a retenu cinq critères : formation tout au long de la vie (DPC, accréditation, FMC, congrès, participation à des groupes de pairs…) ; activité professionnelle « maintenue » (inscription au tableau de l'Ordre et preuve d'une poursuite de l'activité) ; démarche d'amélioration de la relation avec le patient ; absence de « signaux négatifs » (condamnations, interdictions d'exercice, insuffisance professionnelle) et intérêt accordé à la qualité de vie et à la santé au travail. « Il ne s'agit pas de repasser un examen et de créer un facteur de stress supplémentaire », a rassuré d'emblée Agnès Buzyn en recevant le rapport.

Avantages

Répertoriées dans un e-portfolio, ces informations seront consignées dans un espace personnel numérique. Selon le rapport Uzan, il devrait être possible de parvenir à l’objectif de recertification avec l’équivalent de « 15 à 30 jours par an » de formation (sous différentes formes) et moins de trois heures de collecte annuelle des données.

Le comité de pilotage a énuméré les avantages éventuels, conventionnels ou statutaires, que l'on pourrait procurer aux médecins qui joueront le jeu (reconnaissance explicite de la démarche, prime, aide assurantielle, accès facilité à un nouveau secteur d'exercice, etc.). Mais sans trancher. 

En attendant les arbitrages du gouvernement, la profession – jeunes et praticiens installés – a plutôt salué un rapport équilibré. Tout en réclamant des « moyens financiers » supplémentaires pour le DPC et en rejetant par avance toute dérive tatillonne... 

 

L. T. 

Source : Le Quotidien du médecin: 9712