Le développement professionnel continu (DPC) poursuit son déploiement sous très forte pression financière. La section qui réunit paritairement les médecins libéraux d’une part et des responsables de l’assurance-maladie et de l’État d’autre part, a adopté une nouvelle résolution illustrant le contexte de rigueur budgétaire.
Lors d’une prochaine réunion programmée le 15 juin, la section analysera le montant total estimé des inscriptions des médecins au 30 juin 2015 (à mi-année). « Si ce montant est supérieur ou égal à 60 millions d’euros », les médecins ne bénéficieront plus à compter du 1er juillet que d’un forfait d’indemnisation de 250 euros – au lieu de 345 euros – « pour les programmes de DPC non présentiels et pour les programmes présentiels avec réunion de moins de 3 heures ».
Cette décision confirme la gestion compliquée du DPC, au coup par coup. La tâche est d’autant plus ardue que l’enveloppe allouée au développement professionnel continu des médecins a été ramenée à 85 millions d’euros pour 2015 (contre 100 millions en 2014).
Ce budget ne permet de financer le DPC que de 42 000 médecins libéraux différents sur 130 000 éligibles à un financement, selon les projections de l’OGDPC, organisme gestionnaire. Afin de rester dans les clous, la loi de santé adoptée à l’Assemblée a déjà assoupli l’obligation de DPC. Les professionnels de santé devront désormais suivre un programme complet de développement continu tous les trois ans et non plus tous les ans.
Pilotage à vue
Cette nouvelle piste d’économies, si elle venait à être adoptée le 15 juin, est vécue comme un énième camouflet par la profession. La Confédération des syndicats médicaux français (CSMF) dénonce la situation « intenable dans laquelle se trouve la commission paritaire à laquelle on demande de former toujours plus de médecins avec une enveloppe réduite chaque année de plusieurs millions. » Ce moindre remboursement des programmes à distance (-28 %) est jugé « inéquitable » et « infondé ». « Rien ne prouve aujourd’hui que les formations présentielles sont plus efficaces en terme d’amélioration de la pratique que les formations à distance, affirme le Dr Bernard Ortolan, président de l’ACFM, organisme de formation affilié à la CSMF. Il aurait été plus équitable que l’effort soit porté par tous sur l’ensemble des actions, présentielles ou non. »
En 2014, la moitié des formations suivies par les médecins ont été dispensées à distance. Ce mode de DPC est particulièrement apprécié des médecins spécialistes.
Les pilotes du DPC semblent toujours naviguer à vue, eux qui avaient, mi-octobre 2014, limité l’indemnisation de la seule première action avant de revenir sur cette mesure le 1er avril dernier.
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