« Notre organe, en effet, loin d’être rectiligne
Est recourbé trois fois comme un vieux ceps de vigne.
Ces trois courbures là forment trois portions.
La première, ascendante, est près des ilions ;
La seconde descend jusques à la dernière,
Et celle-ci, penchant quelque peu vers l’arrière,
Après un court trajet va s’ouvrir à la peau
Par un sombre pertuis que referme un anneau (…) »
Soulagés d’en avoir fini avec leurs épreuves, beaucoup de candidats aux ECN vont-ils rentrer chez eux, vendredi prochain, et... recommencer en vers une de leur composition ?
C’est en tout cas ce que fit en 1846 le jeune Paul Broca, après avoir planché (en prose), passant le concours de l’internat à la Faculté de Paris, sur le sujet « Anatomie et physiologie du rectum ».
Le pas encore célèbre anthropologiste, qui deviendra plus tard d'apparence si sérieuse, était visiblement frustré.
« Juste ciel ! Quel sujet le jury nous impose !
Je ne puis me résoudre à le traiter en prose
Car la prose, attelée au char de la raison,
Doit toujours appeler les choses par leur nom.
Plus libre en son essor, plus vague en son essence,
Le vers plus aisément respecte la décence. (…) »
C'est une anche !
Aussi reprit-il tout son argumentaire. Avec une plume de rimailleur rabelaisien.
Son poème est un long chant scientifiquement savant , truffé de références littéraires et de culture antique, avec la dose de latin requise.
Il se clôt… en musique, l’auteur cherchant à cataloguer avec précision les « bruits viscéraux » de l’homme (produits par un instrument à air, à corde… ?) et concluant : « Soulevant la muqueuse, l’anneau charnu la plisse en anche membraneuse que le vent fait vibrer : c’est une anche, en un mot, qui fait la voix d’en bas comme celle d’en haut ».
Les vers potaches de Paul Broca sont publiés par l’un de ses descendants, Olivier Helbé, dessinateur et consultant de son état, à qui le texte fleuri de son aïeul a, on ne sait par quel chemin tortueux de la pensée, donné l’idée de se lancer dans un « Voyage aux quatre petits coins du monde »*. Résultat : une cinquantaine d'illustrations exclusivement consacrées au sujet des commodités, lieux d'aisance, vespasiennes.
Comme son arrière-arrière-arrière-grand-père, Olivier Helbé aime bien classer. Aussi décline-t-il son thème unique en chapitres précisément délimités.
Histoire. Géographie. Technologie. Politique. Tout est regardé à travers une lunette de circonstance :
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*Olivier Helbé, « Voyage aux quatre petits coins du monde », 125 pages, Société des écrivains, 18,95 euros.
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