Un dispositif financé à partir de juillet 2013

Le DPC relancé avec 6 mois de retard

Publié le 27/09/2012
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Crédit photo : S TOUBON

LE DÉVELOPPEMENT professionnel continu (DPC) était embourbé depuis le changement de majorité parlementaire. Pour la première fois depuis sa prise de fonction, la ministre de la Santé a pris position sur le DPC. Aux Entretiens de Bichat puis lors de l’Université d’été de la CSMF, la ministre a apporté des premiers éléments de réponse à ceux qui redoutaient (ou espéraient !) que le gouvernement (re)mette à bas tout le DPC. Estimant que le domaine de la formation médicale continue a « besoin de stabilité », Marisol Touraine a annoncé qu’elle ferait paraître les textes nécessaires pour rendre opérationnel le développement professionnel continu (DPC) à la mi-2013. « Les fonds provenant de la taxe (des laboratoires, NDLR) et les fonds conventionnels seront disponibles d’ici à mi-2013 », a-t-elle par ailleurs ajouté (Le Quotidien du 26 septembre).

Querelles.

Au-delà des blocages d’ordre politique, le DPC est depuis plusieurs mois l’objet de querelles portant sur la représentation des médecins au sein des instances de pilotage. La composition de la commission scientifique indépendante (CSI) a été l’objet de vives controverses (1). Le collège de médecine générale (CMG) dénonçait la faible représentation des généralistes au sein de cette CSI et refusait d’intégrer la fédération des spécialités médicales (FSM), qui fédère les conseils nationaux professionnels de toutes les autres spécialités. La ministre a trouvé un compromis permettant de dépasser ces clivages. « Je sais que ce dossier a été lourd à mettre en œuvre et il nous faut désormais avancer avec pragmatisme et efficacité », a annoncé la ministre de la Santé lors des Entretiens de Bichat.

Reconfiguration.

Après une première réunion de la CSI en juillet jugée « prématurée », « il était nécessaire de trouver une solution consensuelle afin de mettre en œuvre le DPC dès janvier », a-t-elle ajouté. La ministre a décidé d’équilibrer la représentation des médecins. « J’ai décidé de créer deux sections au sein de la CSI (chacune de 17 représentants), la première intégrant les représentants de la médecine générale, la seconde composée des représentants des autres spécialités, a indiqué Marisol Touraine. Pour garantir la cohésion de ces deux sections, j’ai décidé de créer un comité de coordination. Il sera l’émanation directe des bureaux de la fédération des spécialités médicales et du collège de médecine générale ». La ministre a précisé que des arrêtés paraîtraient d’ici la fin octobre pour que ces commissions soient en place dès janvier 2013.

Le Pr Pierre-Louis Druais, président du collège de médecine générale, salue la solution proposée par la ministre. « Cette évolution est celle que nous souhaitions depuis le début avec une commission spécifique pour la médecine générale et une autre pour les disciplines médicales et chirurgicales ». Le collège travaille sur les propositions des 17 membres et de leurs suppléants. Le Collège souhaite que s’opère un « glissement progressif de la FPC vers le DPC ». « Si d’ici 4 ans, 90% des médecins font du DPC, cela serait du bon travail », estime le Pr Druais.

A la tête de la FSM, le Pr Olivier Goëau-Brissonnière, retient également que « le DPC va se mettre en œuvre ». « Le calendrier annoncé me paraît très raisonnable et la ministre réaffirme le rôle de la FSM », conclut son président. Chez les syndicats de médecins, la tonalité est moins optimiste. Le SML préconise « l’abandon pur et simple de l’usine à gaz DPC au profit d’une véritable formation professionnelle continue, libérale et organisée par les médecins libéraux ».

(1) La CSI est chargée d’évaluer les organismes de développement professionnel continu au moment de leur enregistrement. Elle formule également un avis sur les orientations nationales du DPC ainsi que sur les orientations régionales.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 9165