Les ECN ont coûté 3,6 millions d’euros en 2011

Publié le 07/01/2013
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Crédit photo : S. TOUBON

Les épreuves classantes nationales (ECN) sont le concours médical le plus coûteux de France. Le budget global pour l’organisation des épreuves s’est élevé à plus de 3,6 millions d’euros en 2011, nous apprend le rapport d’activité (p. 290) du Centre national de gestion (CNG).

Selon ce document, les 11 concours médicaux organisés par l’institution et auxquels ont participé près de 21 200 candidats, ont coûté 7,1 millions d’euros. Les ECN sont plus onéreuses que le concours national de PH (1 390 000 euros), la procédure d’autorisation d’exercice (1 131 000 euros) et les internats de pharmacie (830 000 euros), d’odontologie (78 000 euros), ou le concours pour les médecins étrangers (27 000 euros), ou les médecins du travail (20 000 euros).

450 euros par candidat

Bien évidemment, ce résultat est directement lié au nombre important de candidats : 8 066 étaient inscrits aux ECN en 2011. Les épreuves ont donc représenté un montant d’environ 467 euros par candidat reçu. Mais il ne s’agit proportionnellement pas de l’examen médical le plus coûteux. En effet, le coût d’un étudiant reçu en odontologie est de 1 100 euros tandis qu’il atteint 1 423 euros pour les pharmaciens et 2 277 euros pour un médecin étranger.

Que représentent ces 3,6 millions d’euros ? Le poste le plus lourd concerne les indemnités du jury (1,25 million d’euros). Les 335 jurés qui ont pris part à la correction des copies ont ainsi bénéficié en moyenne de 3 900 euros chacun (une demi-vacation d’un montant de 95 euros à laquelle s’ajoute un montant de 6,80 euros pour chaque dossier corrigé dont le coût a été abaissé à 5,40 euros en 2012).

Frais supplémentaires avec l’annulation de la LCA

Le deuxième poste le plus important englobe la location des salles, la prestation informatique, la surveillance et l’hôtellerie et pèse plus de 1,24 million d’euros. En 2011, l’annulation à deux reprises de la lecture critique d’article (LCA) a occasionné des frais supplémentaires. Le remboursement des universités s’est élevé à 515 000 euros.

L’organisation des ECN comprend également de nombreux frais annexes incontournables : la reprographie des sujets (256 000 euros), leur transport sécurisé (130 000 euros) et leur stockage (2 300 euros), la « gestion des duplications » (19 000 euros) et même la destruction des cahiers (un peu moins de 1 000 euros).

Réflexion en cours

La procédure de choix des postes d’internat, autrement appelée « amphithéâtre de garnison », qui s’est déroulée pour la première fois en 2011 par voie informatique, a entraîné une dépense de 150 000 euros (soit beaucoup moins que l’amphi de garnison physique qui exigeait la présence de l’ensemble des candidats à Lognes).

Au final, le CNG souligne dans son rapport annuel que « le coût des ECN est stable entre 2011 et 2012 ». L’institution souligne toutefois que « l’augmentation constante du nombre d’étudiants au cours des dernières années invite à une réflexion sur l’évolution des épreuves ».

Une refonte des ECN est à l’étude. L’informatisation des épreuves devrait intervenir en 2015 ou 2016. De très nombreux étudiants terminant ex-æquo (8 000 étudiants sont classés en 1 000 points), l’objectif est notamment de rendre ces épreuves plus discriminantes.

Les ECN seront-elles pour autant moins coûteuses ? Rien n’est moins sûr. L’informatisation des épreuves et leur sécurisation, chaque année renforcée, impliquera de nouveaux investissements.

 CHRISTOPHE GATTUSO

Source : Le Quotidien du Médecin: 20130107