À la tête de cette collection, un chirurgien-dentiste, le Dr Xavier Riaud. Il en est aussi le fondateur. En 2007, le Dr Riaud termine une thèse de doctorat en épistémologie. « Pendant que j’attendais qu’elle soit soumise à des rapporteurs, j’ai eu l’idée de créer une collection. C’était une démarche personnelle », se souvient-il. Fort du soutien d’un directeur de collection à la maison d’édition L’Harmattan où Xavier Riaud avait déjà publié deux ouvrages dans une autre collection, il obtient l’aval de l’éditeur pour créer une collection spécialement dédiée à l’histoire de la médecine. Elle débute avec un ouvrage qu’il signe de sa main sur les dentistes américains pendant la Guerre de Sécession.
« Il a fallu ensuite démarcher pour trouver des auteurs », raconte-t-il. Les premières publications touchent beaucoup à l’histoire de la médecine bucco-dentaire et des dentistes. Et si le Dr Riaud publie principalement des médecins, il insiste sur le fait que la collection compte aussi des écrits de journalistes, d’anthropologues et d’historiens. « C’est ouvert à tous. Tous les aspects m’intéressent. »
Secteur de niche
Histoire des techniques, des acteurs de la médecine, mais aussi histoire des représentations : sur les rayons de la collection se côtoient des ouvrages comme Le chirurgien-dentiste dans le cinéma et dans la littérature du XXe siècle, L’épopée des gants chirurgicaux, Molière et le monde médical du XVIIe siècle ou encore un Petit lexique bucco-dentaire de proverbes et autres expressions.
Dans ce secteur de niche, les autres maisons d’édition s’intéressant à ces sujets se font rares. La collection Société, Histoire et Médecine chez Glyphe a publié 45 titres à l’heure actuelle. Également chez L’Harmattan, Acteurs de la Science, qui s’intéresse aux sciences en général, accorde une place à l’histoire de la médecine.
L’Harmattan est la maison d’édition qui publie le plus en Europe, d’après le Dr Riaud. « L’Harmattan donne sa chance à des auteurs inconnus et sur des sujets qui ne sont pas très porteurs comme l’histoire de la médecine. » En raison d’un système de franchise, l’auteur ne touche des droits d’auteurs qu’une fois un certain nombre de livres vendu. Les recettes des premières ventes reviennent ainsi intégralement à l’éditeur.
Passion et bénévolat
« Je lis entre 12 et 15 manuscrits par an », explique le directeur de collection. Les refus sont finalement assez rares et s’adressent principalement à des ouvrages hors sujets. « La plupart des manuscrits sont bruts, ce sont souvent des thèses, avec une typographie primaire. » Un important travail de relecture et de mise en page est alors nécessaire. Malgré le temps de travail suscité par cette fonction, le poste de directeur de collection reste bénévole. C’est à peine si Xavier Riaud reçoit deux exemplaires de chaque ouvrage publié dans sa collection et « la possibilité d’y publier peut-être un peu plus facilement ». À l’heure actuelle, il est l’auteur d’une quinzaine de livres publiés dans sa collection et d’une dizaine d’ouvrages parus chez d’autres éditeurs. Cette passion pour l’histoire de la médecine, le Dr Riaud la doit à un doute en sa vocation de médecin. Lors de sa première année de médecine, ce fils de médecin, peu convaincu de son orientation, se retrouve à fouiller dans le grenier paternel. « J’ai trouvé un livre, Les Médecins de l’impossible (1), sur les médecins déportés qui soignaient clandestinement dans les camps de concentration nazis, ainsi que quatre tomes sur les médecins nazis de Philippe Aziz (2). » Ces lectures sont un véritable choc pour l’étudiant. « D’ailleurs le livre sur les médecins déportés est devenu ma bible. Je l’ai toujours au cabinet. » Et lorsqu’il écrit son doctorat en chirugie dentaire en 1997, il choisit de travailler sur les chirurgiens dentistes dans les camps de concentration. Son travail obtint le prix René Rialland de l’Académie nationale de chirurgie dentaire.
Le Dr Riaud continue à explorer cette période puisqu’un nouvel ouvrage devrait venir grossir les rangs de la collection « Et si la 2e Guerre mondiale nous était racontée autrement », une histoire médicale du conflit, notamment autour de l’infiniment petit. Sont également attendus pour les mois à venir un livre sur les médecins chirurgiens et politiques, une histoire de la médecine à la Réunion, et une histoire des tables chirurgicales.
Les médecins de la mort, Philippe Aziz, 1974.
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