Loi de santé : les carabins n’excluent pas de manifester le 15 mars, la grève des internes continue

Publié le 09/02/2015
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Crédit photo : S TOUBON

Réunis ce week-end en assemblée générale, quelque 120 représentants des étudiants en médecine de France (ANEMF) ont acté leur « opposition ferme » et unanime au projet de loi de santé de Marisol Touraine.

L’ANEMF décidera avant la fin du mois de février, lors d’une nouvelle assemblée générale extraordinaire à Paris, si les étudiants participent à la manifestation nationale du 15 mars, initiée par les internes et chefs de clinique et déjà soutenue par l’ensemble des syndicats de médecins libéraux.

« D’ici là, les villes vont tenir leurs propres assemblées générales et prendre position, détaille Sébastien Foucher, président de l’ANEMF. Sans attendre, Bordeaux et Marseille ont déjà adopté une ligne dure. D’autres associations locales vont en discuter davantage. Une chose est sûre : il y a une vraie unanimité contre le projet de loi de santé. Et si les villes décident de manifester le 15 mars, on les soutiendra, quelle que soit notre décision au niveau national. »

Non au tiers payant généralisé

Quatre « engagements actés » de Marisol Touraine feraient renoncer l’ANEMF à rejoindre officiellement le mouvement de contestation. Les externes veulent que Ségur renonce à la généralisation du tiers payant et « assume une nouvelle orientation », qui consiste à « simplifier » et « étendre aux populations qui souffrent le plus du renoncement aux soins » les dispositifs existants.

L’ANEMF réclame aussi la suppression de l’article 41 du projet de loi de santé (sur l’adaptation régionale de la politique conventionnelle) qui « en instaurant une régionalisation des prises en charge de l’assurance-maladie […] ouvre la porte à des dérives importantes ».

Les étudiants rejettent aussi le « rôle d’ultragouvernance » des agences régionales de santé (ARS) et demandent une réécriture du projet de loi sur ce point.

Enfin, des « signes » en faveur des jeunes médecins sur l’installation et la surcharge administrative doivent trouver leur place dans le texte.

De 50 à 75 % d’internes grévistes les 4 et 6 février

De leur côté, les internes de l’ISNI continuent leur mouvement sur le principe d’une grève tournante entre villes. Cette semaine, de nouvelles actions sont prévues à Lyon et à Tours. Le mercredi suivant (le 18), Grenoble, Saint-Étienne, Clermont-Ferrand et une nouvelle fois Lyon devraient monter au créneau.

Le syndicat national des internes (ISNI) s’est félicité du taux de mobilisation dans l’ensemble des villes mercredi 4 et vendredi 6 février. Ces deux journées ont comptabilisé de 50 à 75 % de grévistes et jusqu’à 100 % de participation dans certains hôpitaux de Paris et de Poitiers, assure le syndicat.

L’ISNI regrette toutefois « des assignations abusives et un réel défaut de comptage » du nombre de jeunes médecins grévistes. « Les internes des Hospices civils de Lyon (HCL) ont reçu une assignation quasi immédiate à leur dépôt de grève, alors que des internes non grévistes et des chefs n’étaient pas assignés en premier recours », témoigne Antoine Thibaut, président du syndicat local d’internes (SAIHL).

A.B.-I.

Source : lequotidiendumedecin.fr