Une enquête auprès des femmes actives

Seulement 55 % s'estiment en bonne santé

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Publié le 28/06/2018
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Les femmes qui travaillent n'ont pas une haute opinion de leur santé : seulement 55 % d'entre elles estiment leur état de forme générale entre 5 et 7, sur une échelle de 0 à 10, d'après une étude Ipsos réalisée pour l'association de patients HF Prévention et le laboratoire MSD* auprès de 600 femmes actives.

Si elles considèrent qu'une alimentation équilibrée (71 %), un sommeil régulier (68 %) et une activité physique régulière (67 %) sont essentiels à leur santé, elles ne sont pas nombreuses à avoir adopté des comportements recommandés. Seulement 24 % considère qu'il est important de passer moins de temps devant leur écran et 18 % citent la limitation de leur consommation d'alcool ou l'arrêt du tabac comme des gestes de prévention importants. Pourtant le taux de mortalité pour les pathologies liées au tabagisme est en forte augmentation : 50 % des 3,5 millions de malades souffrant d'une BPCO en France sont des femmes et 71 % des décès par cancer du poumon chez la femme sont attribuables au tabac.

Des tests de dépistage et d'autodiagnostic peu connus

À l'exception du dépistage du cancer du sein et du bilan biologique, moins d'une femme active sur deux connaît précisément les tests de dépistage et d'autodiagnostic disponibles : auto-mesure de la tension, dépistage du HPV, du diabète, du cancer du côlon, autotest ou test de dépistage du VIH, spiromètre, test ABCDE du mélanome… Les femmes en activité semblent ainsi peu conscientes de l'importance de la prévention primaire et secondaire des pathologies qui les concernent. Conséquence : le mélanome est devenu le cancer qui a la plus haute prévalence parmi les femmes de 25 à 29 ans. Concernant le VIH, sur les 6 000 nouveaux cas diagnostiqués chaque année, 58 % sont des femmes. Près de 3 000 cas de cancer du col de l'utérus et un millier de décès par an liés à ce cancer sont dénombrés en France, alors qu'une prévention primaire par la vaccination et secondaire, par le dépistage, pourraient faire disparaître ce cancer. Les maladies cardiovasculaires, quant à elles, ne sont plus considérées comme des pathologies essentiellement masculines : elles concernent - quasiment à égalité - les hommes et les femmes. Un fait qui s'explique notamment par l'augmentation du surpoids chez les femmes de 40-54 ans depuis 10 ans.

Cibler les jeunes filles

La situation n'est pas plus satisfaisante chez les jeunes filles comme le souligne Jean Spiri, président du CRIPS Ile-de-France, conseiller régional Ile-de-France et maire adjoint de Courbevoie. « Dans le cadre du CRIPS, nous intervenons dans les lycées et les CFA : nous rencontrons 100 000 jeunes par an. De plus en plus de jeunes filles fument ; le taux d'alcoolisme est devenu le même chez les filles que chez les garçons. Par ailleurs, les difficultés d'accès à la contraception sont notables et le taux d'usage d'antidépresseurs est particulièrement important chez les jeunes filles », explique-t-il. Outre les femmes actives, un travail important de prévention reste donc à effectuer auprès de cette population.

* Réalisée pour HF Prévention et MSD France*

Hélia Hakimi-Prévot

Source : Le Quotidien du médecin: 9677