À l’occasion de la remise du rapport Jacob sur l’accès aux soins des personnes handicapés, les ministres Marie-Arlette Carlotti et Marisol Touraine ont visité pendant une heure l’hôpital Raymond Poincaré à Garches. Entrepôt des fauteuils, services de pédiatrie, chirurgie-orthopédique, neuro-urologie, et plateau de rééducation, elles ont rencontré patients et soignants, dont le Pr Pierre Denys, chef de service de rééducation neuro-urologique.
LE QUOTIDIEN - En quoi le CHU de Garches est-il un modèle dans la prise en charge du handicap ?
Pr PIERRE DENYS - Historiquement, l’hôpital Poincaré s’est beaucoup occupé des personnes souffrant de poliomyélite après guerre. Très tôt, une collaboration entre les services aigus pour les organes et la rééducation s’est mise en place. Aujourd’hui, nous ne sommes pas dans un schéma classique : accident, phase aiguë, rééducation puis "au revoir". Nous prenons en compte, pour les enfants comme pour les adultes, la prévention et les phases chroniques, tout au long de la vie, comme pour n’importe quel autre patient. Tous les services partagent la même culture. Le plateau technique (notamment le système de radiologie) est adapté aux différents handicaps. Surtout, les soignants ont les compétences requises pour leur prise en charge.
Quels outils avez-vous mis en place ?
Nous avons des fiches développées par l’assistance publique - hôpitaux de Paris et les associations, pour aider les patients handicapés à exprimer leurs besoins. Nous travaillons en étroite collaboration avec le médico-social, et des réseaux sont présents à tous les étages. Par exemple, dans mon service de neuro-urologie, nous accueillons des urologues de la Pitié-Salpétrière, nous travaillons avec le CECOS de Cochin pour des problèmes de fertilité, et avec des gynécologues de la Pitié et de l’Institut mutualiste Montsouris. Nous avons un adressage régional très important.
Quelles sont vos attentes après la remise de ce rapport ?
Le travail de Pascal Jacob met en lumière un trou majeur dans la prise en charge des personnes handicapées. Comme les valides, elles doivent avoir un accès à la prévention et aux traitements. Et en sus, il existe des problématiques spécifiques, souvent méconnues. L’éducation et la formation sont indispensables. À un autre niveau, le carnet de santé informatisé l’est aussi. Il faut assurer un maillage de proximité, ainsi que l’accès aux structures spécialisées. Ce qu’on fait pour une personne handicapée sert à tous.
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