L’Organisation mondiale de la Santé (OMS) dresse un sombre tableau de la santé des 10-19 ans, dans son rapport « Health for the world’s adolescents », qui appelle tous les acteurs (ministères de la Santé, organisations non gouvernementales ou internationales, donateurs) à agir. « Le monde ne consacre pas suffisamment d’attention à la santé des adolescents. Nous espérons que ce rapport servira à déclencher une action accélérée sur leurs problèmes », résume le Dr Flavia Bustreo, directrice générale adjointe pour la santé des femmes et des enfants à l’OMS.
Car les problèmes des ados sont graves. Le fléau est triple : accidents de la route, dépression et suicide, sida/VIH. En 2012, 1,3 million d’adolescents sont décédés (surtout chez les hommes, et chez les 15-19 ans) dans le monde, alors que la plupart de ces morts auraient pu être évitées.
Les accidents de la route sont la première cause de mortalité adolescente, et la deuxième cause de morbidité. Ils touchent trois fois plus les garçons que les filles. Chaque jour, 330 jeunes perdent la vie sur la route. La dépression est la première cause de maladie chez les adolescents, et le suicide est la 3e cause de mortalité.
Le VIH/sida occupe la deuxième place en termes de mortalité, et augmente notamment en Afrique, tandis qu’il décroît ailleurs. La conséquence de progrès dans la prise en charge du VIH en pédiatrie, avec des enfants qui franchissent l’adolescence, mais aussi des limites que connaît leur survie.
Le décès lors de l’accouchement reste la 2e cause de mortalité des jeunes filles de 15 à 19 ans, après le suicide, malgré la forte baisse des décès suite à des complications durant l’accouchement, observé en Asie du Sud-Est (-57 %), au Moyen-Orient (-50 %) et en Afrique (-37 %). Plus de 10 % de toutes les naissances dans le monde concernent les adolescentes, avec des taux allant de 1 à 229 naissances pour 1 000 jeunes filles selon les pays (moyenne de 49 pour 1 000).
Maladies infectieuses toujours mortelles
L’OMS alerte sur la persistance de la mortalité des suites de maladies infectieuses communes. Si les effets néfastes de la rougeole ont beaucoup diminué grâce aux campagnes de vaccination (-90 % en Afrique entre 2000 et 2012), la diarrhée et les infections pulmonaires sont les 2e et 4e causes de décès des jeunes de 10 à 14 ans. Avec la méningite, elles sont responsables de 18 % des décès dans cette tranche d’âge (contre 19 % en 2000).
L’OMS estime que moins d’1 adolescent sur 4 effectue assez d’exercice physique (au moins une heure par jour). Un adolescent sur 3 est obèse dans certains pays.
Des actions simples mais globales
L’OMS invite les pays à déployer des stratégies globales (santé mentale, nutrition, drogues, violence, maladies infectieuses, santé sexuelle) pour préserver la santé des adolescents, période cruciale où se jouent les bases de la vie d’adulte. Contre les accidents de la route, l’OMS incite les gouvernements à renforcer l’accès à des transports publics sûrs et la législation (limitations de vitesse, contrôle d’alcoolémie), à aménager des aires piétonnes autour des écoles et à mettre en place des permis de conduire gradués.
L’OMS attire aussi l’attention sur la nécessité de prendre en charge précocement les troubles mentaux des adolescents, dont les premiers signes apparaissent aux alentours de 14 ans. Seulement un quart des 109 pays étudiés dans le rapport mènent des actions en santé mentale.
Pour faire baisser les taux de naissance et de mortalité en couches, l’OMS insiste sur l’accès des jeunes à la contraception.
Enfin l’OMS reconnaît certains progrès, comme la diminution du tabagisme chez les jeunes dans les pays à moyen ou fort revenu ou un usage plus répandu du préservatif.
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