Un nouveau programme de prévention impliquant les adolescents réduirait de 50 % les tentatives de suicide chez les jeunes, selon une étude européenne, randomisée et multicentrique, menée par l’Institut Karolinska en Suède et publiée dans le journal « The Lancet ».
Trois stratégies testées pour lutter contre le suicide chez les jeunes
Pour obtenir ce résultat, les chercheurs ont évalué trois stratégies auprès de 11 000 élèves âgés de 15 ans, répartis dans 168 écoles de dix pays de l’Union européenne. La première méthode américaine utilisée, consiste à former les enseignants et les membres du personnel scolaire à reconnaître les signes de troubles dépressifs, d’isolement et suicidaires. Chaque membre formé reconnaissant un élève en difficulté devait le motiver à parler de son état à des personnes compétentes.
La deuxième méthode a été initiée par des psychologues et des psychiatres. Elle vise à identifier les élèves ayant des troubles grâce à un test de « dépistage ».
Enfin la dernière méthode, le nouveau programme de sensibilisation, a été développée par les chercheurs de l’Institut Karolinska et par l’Université de Columbia, aux États-Unis. L’objectif est d’apprendre aux élèves à reconnaître les signes liés à un comportement suicidaire. Les adolescents ont également été invités à prendre part et à superviser des jeux de rôle où ils pouvaient explorer leurs émotions, les comprendre et les gérer. L’exercice leur permettait de mettre en place des stratégies d’adaptation pour une variété de situations de vie difficiles pouvant conduire à des comportements suicidaires. Ce programme éducatif s’est déroulé sur quatre semaines (5 heures de formation).
Développer la méthode sur le Web
Les résultats de l’étude montrent que le programme de sensibilisation impliquant les élèves était plus efficace que les autres méthodes. L’outil a exercé une influence positive sur leur santé mentale : un an après le début de la sensibilisation, le nombre de tentatives de suicide et de pensées suicidaires graves a été réduit de 50 % tandis que dans le groupe appliquant la méthode américaine, le nombre de suicides et de pensées suicidaires est resté égal à celui du groupe témoin.
« Cette étude fournit une preuve de l’efficacité des programmes de santé publique en milieu scolaire, conçus pour les étudiants. L’étude montre qu’il est possible de mettre en œuvre des programmes de prévention contre le suicide dans les écoles avec de bons résultats. Maintenant, nous pouvons passer à l’étape suivante : développer la méthode sur le Web ou comme application sur téléphone mobile pour atteindre le plus grand nombre possible de jeunes », a déclaré Danuta Wasserman, professeur au Département de l’apprentissage, de l’informatique, de la gestion et de l’éthique, et à la tête du Centre national de recherche sur le suicide et la prévention des problèmes de santé mentale (PNSA) à l’Institut Karolinska.
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