Jusqu’à présent, le vaccin Bexsero était uniquement réservé aux personnes à risque élevé d’infections invasives à méningocoque (IIM) et aux populations ciblées dans le cadre des situations spécifiques (grappes de cas, situations épidémiques).
Le remboursement de Bexsero pour les enfants de deux mois à deux ans (à 65 % par l'Assurance-maladie, prix 83,06 euros), publié le 29 avril au « Journal officiel », est une étape importante. Sont également pris en charge le rappel effectué après la deuxième année pour les nourrissons dont la vaccination a été commencée avant l’âge de deux ans, la dose de rappel tous les cinq ans pour les personnes à risque élevé et pour leur entourage familial.
Recommandé dans le calendrier vaccinal
La vaccination contre la méningite à méningocoque B figure depuis cette année dans le calendrier vaccinal : première dose à l’âge de trois mois, deuxième dose à cinq mois et une dose de rappel à 12 mois. La vaccination peut toutefois être débutée dès l’âge de deux mois et avant l’âge de deux ans. Deux doses de primovaccination doivent être administrées à au moins deux mois d’intervalle et une dose de rappel est nécessaire. Il est possible de coadministrer ce vaccin avec les autres vaccins du calendrier vaccinal. La prophylaxie antipyrétique par du paracétamol réduit fortement le risque de fièvre, fréquent dans les cas de coadministration.
Bien que rares (500 cas/an en France), les infections invasives à méningocoque surviennent le plus souvent chez les très jeunes enfants au cours des deux premières années de vie, avec un risque plus élevé dans les populations défavorisées. Il s’agit de maladies graves qui conduisent à un décès dans plus d’un cas sur dix. Près de 50 % des enfants doivent être hospitalisés en réanimation et dans un quart des cas, ils souffriront de graves séquelles (épilepsie, troubles neurologiques, amputations…).
Actuellement, les méningites à méningocoque B représentent la forme prédominante des cas de méningites à méningocoque survenant chez les jeunes enfants (84 % des cas chez les nourrissons de moins d’un an).
Un diagnostic précoce parfois difficile
L’IIM évolue rapidement à partir d’une forme initiale avec des symptômes communs non spécifiques (irritabilité, perte d’appétit, fièvre, nausées, douleurs…). Puis quelques heures après (9 à 15) apparaissent les symptômes classiques de la méningite (raideur de la nuque, mains et pieds froids, pétéchie/purpura, syndrome méningé, photophobie…). L’évolution est très rapide et le décès peut survenir en moins de 24 heures. « Une récente étude française (sous la coordination de Muhamed-Kheir Taha de l'Institut Pasteur) a montré que le diagnostic précoce reste difficile : plus de 28 % des cas ont eu au moins une consultation chez un médecin dans les trois jours avant l’hospitalisation », souligne le Dr Christophe Philippe, pédiatre à Saint-Malo. Parmi les facteurs de risque retrouvés : l’hémophilie, les maladies respiratoires chroniques sévères, les maladies auto-immunes… ainsi que le statut CMU du patient.
Aujourd’hui, Bexsero dispose d’une autorisation de mise sur le marché dans 42 pays et est intégré dans le calendrier vaccinal de neuf pays. À ce jour, plus de 23 millions de nourrissons ont reçu le vaccin dans le monde.
L’ensemble des données récentes en vie réelle de différents pays concorde à montrer l’efficacité et la tolérance de Bexsero et permet de conclure à la réduction de l’incidence des méningites à méningocoque B (par exemple, baisse de 75 % des cas en Angleterre).
D'après une conférence de presse GSK
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