La campagne de vaccination contre la grippe saisonnière qui se déroulera du 11 octobre au 31 janvier 2014 a pour principal objectif d’enrayer la baisse continue de la couverture vaccinale constatée depuis 2009.
Cette année, plus de 10 millions de personnes à risque sont invitées à se faire vacciner soit plus de 126 000 de plus en raison de l’intégration parmi les personnes éligibles des patients atteints d’une hépatopathie chronique avec ou sans cirrhose conformément au calendrier vaccinal.
La DGS et la CNAMTS pointent un contexte de baisse « préoccupante et continue » de la couverture vaccinale antigrippale depuis 2009. Le taux de vaccination est en effet passé de 60 à 50 % auprès de toutes les populations ciblées entre 2009 et 2012, très loin de l’objectif national et européen d’au moins 75 %.
L’incompréhension suscitée par la campagne contre le virus pandémique A(H1N1)2009 a sans doute été « un facteur déclenchant », comme l’a expliqué Frédéric Van Roekeghem, directeur général de la CNAMTS. Un sondage diligenté par l’Assurance-maladie et effectué sur un échantillon représentatif de 975 personnes âgées de 18 ans et plus, a tenté de mieux comprendre les rapports qu’entretiennent les Français avec le vaccin. Il révèle l’étendue des lacunes sur le sujet.
Un Français sur deux pense que le vaccin peut donner la grippe
Bien que les habitudes vaccinales semblent stables ces deux dernières années et que 93 % des personnes interrogées reconnaissent que la grippe est une maladie grave, voire mortelle, une sur deux pense encore que le vaccin peut donner la grippe. Un tiers considère que le traitement par homéopathie est aussi efficace que le traitement vaccinal et 59 % pensent que le vaccin peut présenter des risques pour la santé.
Enfin, une personne sur trois estime qu’il n’est pas utile de prévenir la grippe en se vaccinant alors qu’elle se soigne facilement grâce aux antibiotiques et un Français sur cinq considère qu’il est plus dangereux de se vacciner que d’avoir la grippe.
818 cas graves de grippe en 2012, 153 décès
Ce phénomène de minimisation du risque de la grippe, conjugué à une perte de confiance dans l’efficacité de la vaccination inquiètent particulièrement les autorités sanitaires. L’Institut de veille sanitaire (InVS) rappelle à cet effet que 818 cas graves de grippe admis en service de réanimation ont été recensés en 2012 avec un total de 153 décès. Par ailleurs, les observations faites en juin et juillet à La Réunion montrent que la quasi-totalité des cas sévères est survenue chez des personnes qui n’étaient pas vaccinées.
Pour enrayer cette dynamique négative, la campagne publique d’information intitulée « La grippe ce n’est pas rien. Alors, je fais le vaccin » et déployée du 12 octobre au 15 novembre dans les principaux médias (radios, journaux, télévision, internet) est cette année renforcée. Près de 500 grandes officines pharmaceutiques ont également été sollicitées afin de relayer en boucle sur 2 000 écrans une vidéo qui rappelle, à l’instar de l’ensemble des messages diffusés, l’importance de la vaccination comme un moyen sûr et le plus efficace pour prévenir la maladie et les risques de complication.
Les professionnels de santé sollicités
L’Assurance-maladie compte également sur le corps médical pour faire passer le message et lutter contre les idées reçues qui pèsent sur le recours à la vaccination. Une demande appuyée par Fréderic Van Roekeghem qui souligne « le rôle essentiel que doivent jouer les médecins traitants dans le rétablissement de la confiance envers la vaccination contre la grippe » et les enjoint « à favoriser ce moyen de prévention ». Ces derniers peuvent d’ailleurs consulter sur leur espace pro du site ameli.fr le taux de vaccination de leur patientèle concernée sur l’hiver précédent.
Enfin, comme en 2012, tous les professionnels de santé libéraux sont invités eux-mêmes à se faire vacciner. À cet égard, Frédéric Van Roekeghem rappelle qu’il s’agit « d’un enjeu important » dans la prise en compte du risque engendré par la grippe et déplore que les « médecins restent moins sensibilisés que les pharmaciens à la nécessité de leur propre vaccination ».
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