À CHÂTILLON-SUR-INDRE (36), petite ville de 3 000 habitants, le maire est aussi médecin généraliste et responsable de la maison de santé pluridisciplinaire installée dans les locaux de l’hôpital local de la ville. « J’ai parfois du mal à dissocier mes deux casquettes », reconnaît le Dr Michel Hétroy qui aimerait bien, en tant que maire, mettre en place des actions de prévention sur le tabagisme, le diabète ou les comportements addictifs. Mais en attendant d’en avoir les moyens, il se concentre sur des objectifs plus immédiats et souhaite faire venir un quatrième praticien dans sa ville. Il officie lui-même avec un confrère dans sa maison de santé ; et un autre généraliste est installé seul en ville. « J’ai 64 ans, indique le Dr Hétroy, et un nouveau confrère nous soulagerait tous. » Mais la chose n’est pas aisée, si bien que le maire de Chatillon-sur-Indre appelle de ses vœux le développement des techniques de télémédecine sur son territoire. Non pour pallier l’absence d’un médecin, mais pour faciliter les vocations chez les jeunes confrères imprégnés de nouvelles technologies.
Maire de sa commune depuis 2008, Michel Hétroy constate cependant que faire venir un nouveau médecin n’est pas chose aisée. « Quand je vois que les jeunes s’installent prioritairement là où les médecins ne manquent pas, lâche-t-il à contrecœur, je me dis qu’à côté des mesures incitatives qui existent, comme l’avenant 20 à la convention, il faudrait peut-être mettre en place des mesures désincitatives à destination de ceux qui veulent encore s’installer dans des zones à forte densité médicale. » Le Dr Hétroy sait bien qu’il ne va pas se faire que des amis parmi ses confrères avec de tels propos, mais il les assume cependant car il souhaiterait que ses patients « puissent continuer à être soignés ».
Plus généralement, Michel Hétroy reconnaît que les problématiques de santé ne se décident ni ne se règlent au niveau des petites communes comme la sienne : « Mon implication dans les CHT [communautés hospitalières de territoire, instituées par la loi HPST] se fait en tant que généraliste de l’hôpital local où je travaille à temps partiel, pas en tant que maire. » Côté instances représentatives, Michel Hétroy est président de la Commission médicale d’établissement (CME) de l’hôpital local de Chatillon-sur-Indre. Une fonction qu’il occupait déjà lors de son élection à la mairie de Châtillon en 2008, si bien qu’il a délégué la présidence du conseil d’administration de l’établissement de santé à son adjointe à la mairie. Celle-ci fait également partie du conseil de surveillance.
Michel Hétroy revient à son sujet de prédilection, la recherche d’un nouveau confrère à installer sur le territoire communal. Il sait bien que la tâche sera rude et rappelle que « quand il n’y a plus de médecins, la pharmacie ne tarde pas à disparaître ». « C’est toute la ville qui s’éteint et l’économie locale qui en pâtit », conclut-il.
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