« Quels que soient les masques utilisés dans l’espace public, dans la perspective du déconfinement, il convient de diffuser des messages simples et visuels pour promouvoir la bonne utilisation des masques en communauté et les bonnes pratiques qui doivent accompagner celle-ci, accompagnés d’un rappel sur l’importance du respect des mesures barrières », indique Santé publique France (SPF).
Alors que le déconfinement est prévu pour le 11 mai, l'agence dresse un état des lieux des connaissances actuelles sur l'efficacité des masques dans la perspective d’une généralisation de leur port.
Attention au sentiment de fausse sécurité
Le 24 avril, le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) avait fait part de son avis et préconisait de rendre obligatoire le port d'un masque grand public dans les établissements recevant du public lorsque la distance physique d’au moins 1 mètre ne peut être respectée.
Les données actuelles montrent que les personnes infectées peuvent transmettre le SARS-CoV-2 même en l'absence de symptômes. Néanmoins, l'intérêt du port systématique de masques dans l’espace public en termes de réduction de la transmission est discuté à ce jour. « Des études montrent une réduction modérée cependant non significative des infections respiratoires par le port de masque en communauté », note SPF, soulignant l'importance d'associer le recours au masque aux mesures barrières et de distanciation physique. L'agence met en garde contre « le sentiment de fausse sécurité » que pourrait entraîner le port du masque.
En l'absence d'efficacité avérée, les masques alternatifs peuvent toutefois être utilisés pour contribuer à réduire la transmission du virus dans la population à condition que leurs propriétés filtrantes et respiratoires soient satisfaisantes. « Si l’utilisation de masques alternatifs devait être encouragée, des consignes de fabrication, d’utilisation et d’entretien, ainsi que des informations sur les précautions à prendre (notamment limites d’utilisation des masques chez les enfants), devraient être élaborées et promues », considère SPF.
Les masques chirurgicaux, en priorité pour les soins
Les masques non médicaux en tissus ne disposent pas à ce jour d'homologation en France, mais le « Guide d'exigences minimales, de méthodes d'essais, de confection et d'usage des masques barrières » publié fin mars par l'AFNOR précise les caractéristiques de filtration minimales.
« En France, la fabrication de masques alternatifs se développe et fait l’objet d’un engouement croissant dans la population, et la proportion de personnes rapportant avoir utilisé un masque a augmenté depuis fin mars pour atteindre 59 % le 20 au 22 avril », rapporte SPF.
Concernant les masques chirurgicaux, SPF estime qu'ils sont à réserver en priorité aux activités de soins alors que les ressources restent limitées.
Le HCSP s'est par ailleurs prononcé sur les risques liés au retraitement des masques à usage unique ou à la prolongation de leur port. Il recommande notamment « de ne pas entreprendre des démarches de recyclages des masques chirurgicaux et de protection respiratoire de type FFP pendant cette pandémie Covid-19 dans le secteur sanitaire et médico-social, du fait de la diminution de la tension en approvisionnement et de l’absence de procédé complet de stérilisation validé à ce jour ».
Le HCPS préconise également que le recyclage des masques réponde à un cahier des charges officiel et qu'un agrément validé par une agence nationale soit requis.
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