Santé mobile

De nouveaux services pour la surveillance médicale

Publié le 28/02/2011
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AVEC 500 millions de mobinautes d’ici à 2015 (rapport de Research2Guidance), le smartphone va devenir, après la télévision et l’ordinateur, le troisième outil de communication. Les applications de m-santé représentent un canal direct de communication, où s’engouffrent de nombreux acteurs. À Barcelone, 25 sociétés ont présenté des applications de m-Santé. La santé à domicile fait partie des enjeux essentiels, avec la perspective du vieillissement de la population et le suivi des pathologies chroniques. Il n’y a qu’à puiser dans les nombreux dispositifs sans fil (glucomètre, spiromètre, pèse-personne…) déjà commercialisés qui permettent de remonter des informations de suivi via le mobile.

L’entreprise EPI, installée à Singapour, distribuait des brochures « Un docteur dans votre poche » pour son EPI Life, un smartphone avec mesure de la fréquence cardiaque. Une simple pression des doigts de la main sur un capteur et les données sont envoyées à un centre d’appel à Singapour. Si tout est normal, vous recevez un SMS. Dans le cas contraire, vous êtes appelé pour vous informer qu’une ambulance arrive…

Autre « démo » dans la « Embedded Mobil House » consacrée aux futurs usages du téléphone portable, un entraîneur de marathon pédale sur un vélo d’appartement sous la surveillance de son téléphone, qui reçoit par Bluetooth les informations recueillies par les capteurs qu’il porte sur le corps. Le tensiomètre de Withing, bel objet et dispositif communicant, relié par câble USB à un iPhone, envoie les résultats de ses mesures sur un site Internet où le médecin traitant peut se connecter.

Ce n’est qu’un exemple, car aux États-Unis, tout un écosytème médical s’est développé autour de l’iPhone. Cela va du détournement astucieux quand l’iPhone se fait stéthoscope (appli iStethoscope utilisant le microphone du mobile) à la transformation en dermoscope en se glissant dans un support équipé d’une lentille optique (Dermscope de Canfield Scientific). D’ores et déjà, la FDA (Food and Drug Administration) a mis en œuvre un processus d’autorisation de ces nouveaux dispositifs innovants. Elle vient d’autoriser la première échographie mobile sur smartphone. Le système de Mobisante est composé d’une sonde à ultrasons, des logiciels nécessaires et d’un téléphone mobile Toshiba sous Windows Mobile.

Maintien à domicile.

Doro, concepteur suédois de téléphones mobiles ergonomiques pour seniors qui rencontrent un grand succès, a dévoilé ses projets dans la m-Santé. « Nous avons 1,2 million d’utilisateurs en majorité en Europe et nous allons bientôt leur proposer des services sur des téléphones qui leur sont adaptés, explique au « Quotidien » Jérôme Arnaud, P-D.G de Doro. Notre ambition est de disposer d’un écosystème complet dédié aux seniors. » Deux premiers partenariats ont été annoncés. Le premier avec MyGlucoHealth pour améliorer la gestion du diabète. Le mobile Doro, simple d’utilisation, est relié au dispositif de test de glycémie (par câble USB ou liaison sans fil Bluetooth). Les données du glucomètre sont transmises par SMS vers un portail Web sécurisé. Le médecin traitant peut en prendre connaissance mais le portail renvoie aussi des conseils à l’utilisateur. Même processus avec la société Medixine, qui propose un service de rappel de prise des médicaments. Le Doro Easymed Reminder, intégré au mobile, envoie des rappels et valide la prise par pression sur un bouton. Le système conserve le détail des ordonnances et des prises.

Doro vient de rejoindre la Continua Health Alliance, qui regroupe plus de 230 organisations et industriels de la santé et de la technologie. Son objet : certifier des solutions de santé connectées (dispositifs médicaux ou de maintien de la forme) pour qu’elles soient interopérables.

 MARIE-FRANÇOISE DE PANGE

Source : Le Quotidien du Médecin: 8913