Les méningites bactériennes qui affectent davantage les enfants et les jeunes adolescents, représentent les formes de méningites les plus graves, si elles ne sont pas traitées et prises à temps.
Les deux bactéries les plus souvent en cause chez l’enfant sont le pneumocoque et le méningocoque. Dès la 1ère année de vie, 47 % des méningites bactériennes sont à pneumocoque et 38 % à méningocoque. Après 1 an, le méningocoque augmente progressivement pour atteindre 90 % des étiologies après 14 ans, alors que le pneumocoque diminue de 27 % des cas au cours de la 2e année de vie à 7 % après 14 ans. Seule une large couverture vaccinale (90 % de la population cible) contribue à faire disparaître les méningites à méningocoques C, comme cela est le cas aux Pays-Bas, par exemple. « En France, malgré des recommandations depuis 2010, en fin 2015, à peine 70 % des 24 mois et 6,6 % des 20-24 mois avaient reçu le vaccin », a expliqué le Pr Mohamed Taha (responsable du Centre national de référence des méningocoques à l’Institut Pasteur). En 2015, 469 infections invasives à méningocoque (IIM) ont été notifiées. Le taux estimé d’incidence, après correction pour la sous notification, était de 0,79/100 000 habitants avec une progression de 11 % par rapport à 2014. Les deux tranches d’âge les plus touchées étaient les nourrissons de moins de un an et les jeunes adultes de 18-20 ans. Parmi les cas notifiés en 2015, il y a eu 11 % de décès et 5 % de séquelles précoces. La présence d’un purpura était un signe péjoratif (21 % de décès).
Une dose de vaccin de 1 à 24 ans
En pratique, une dose de vaccin conjugué est recommandée pour tous les nourrissons à l’âge de 12 mois (coadministration possible avec la vaccination contre la rougeole, les oreillons et la rubéole). Et, dans l’attente d’une couverture vaccinale suffisante permettant la mise en place d’une immunité de groupe, l’extension de cette vaccination systématique jusqu’à l’âge de 24 ans révolus est aussi recommandée avec une dose de vaccin. Il faut impérativement progresser dans la vaccination des adolescents et des adultes jeunes, population difficile à capter. « Pour améliorer la situation, nous devons profiter de toute les occasions propices pour aborder la question de la vaccination : visites médicales pour un certificat de sport, pour la préparation d’un voyage… », a souligné le Pr Taha. Les réticences à la vaccination sont généralement dues à un manque d’information, voire à une désinformation du public. « Les médecins doivent savoir répondre à toutes les questions soulevées par les messages contradictoires », a déclaré le Pr François Bricaire (Pitié-Salpêtrière).
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