LE PROJET de « pair-aidance » en santé mentale mené dans le cadre d’un programme national porté par le Centre collaborateur de l’organisation mondiale de la santé (CCOMS) de Lille, vise à faciliter l’accès aux droits, à la prévention et aux soins de l’usager des services de santé mentale grâce à un médiateur, ancien patient, spécialement formé pour cette mission et rémunéré par un établissement. Opposés tant sur le fond que sur la forme à cette expérimentation, les syndicats (CGT, CFDT, FO, UNSA, SUD, CFTC, CFE-CGC, SMPS) pointent le coût du programme de recherche qui dépasse pour les 30 médiateurs engagés plus de 1,5 million d’euros par an, financés par la Caisse nationale pour la solidarité et l’autonomie (CNSA) et les trois ARS concernées. Les syndicats stigmatisent cette dépense « alors que dans le même temps, plus de 300 agents hospitaliers se voient refuser la prise en charge, en étude promotionnelle, de leur formation d’infirmier ». Ils s’inquiètent également de « l’insécurité juridique et statutaire de tels recrutements sur des emplois de catégorie C dans la FPH ».
Après avoir reçu fin janvier ces huit organisations syndicales, les ministères de la Santé et des Solidarités assurent dans un courrier commun adressé aux syndicats que le coût de cette expérimentation n’affectera pas le budget de fonctionnement des services de psychiatrie des régions concernées. Les ministères rappellent que « le pair-aidant n’a pas vocation à se substituer aux personnels soignants » mais « vient en complément, en renforcement des interventions de l’équipe soignante et médico-sociale ». Le comité de protection des personnes rendra par ailleurs un avis pour répondre aux interrogations des syndicats quant à la méthodologie de l’expérimentation. Les ministères se déclarent enfin prêts à « organiser la suspension de l’expérimentation » - mais uniquement au niveau de l’intégration effective des pair-aidants dans les équipes soignantes - le temps d’apporter aux syndicats les garanties demandées. « La suspension de l’expérimentation ne saurait s’accompagner de l’interruption des formations prévues ou en cours » des médiateurs en santé mentale, ajoutent les ministères.
Troubles du neurodéveloppement : les outils diagnostiques à intégrer en pratique
Santé mentale des jeunes : du mieux pour le repérage mais de nouveaux facteurs de risque
Autisme : la musique serait neuroprotectrice chez les prématurés
Apnée du sommeil de l’enfant : faut-il réélargir les indications de l’adénotonsillectomie ?