L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) publie son copieux rapport 2013 sur « l’état de la sûreté nucléaire et de la radioprotection » qui dresse entre autres un bilan des utilisations médicales des rayonnements ionisants.
L’année dernière, le nombre de signalements d’événements significatifs de radioprotection (ESR) a progressé dans ce domaine de plus de 5 % par rapport à 2012, pour atteindre en moyenne deux déclarations par jour ouvré. Sur les 554 ESR recensées, 48 % concernaient la radiothérapie, 20 % la médecine nucléaire et 18 % la scanographie.
Encore trop de doses liées aux examens
Concernant l’imagerie, les inspections de l’ASN ont mis en évidence des « défaillances » au niveau de « l’optimisation » des pratiques. « Dans tous les pays industriels, on constate que les doses reçues liées aux examens médicaux ont doublé en 10 ans. Nous estimons qu’une part de cette augmentation de dose est justifiée par une meilleure prévention, mais il reste une partie qui n’est pas justifiée, avec des examens trop dosants par rapport à ce que l’on cherche à vérifier », souligne Pierre-Franck Chevet, président de l’ASN. Pour l’agence, « la mise en œuvre rigoureuse du principe de justification implique le renforcement du recours aux bonnes pratiques, ainsi que la plus grande disponibilité de l’imagerie par résonance magnétique (IRM) en substitution au scanner ».
Déficit de culture en radioprotection
S’agissant de la radioprotection des travailleurs, celle-ci s’avère mieux prise en compte dans les installations fixes et dédiées de radiologie que dans les blocs opératoires où sont utilisés des appareils mobiles. L’ASN décrit des « insuffisances » dans la réalisation des évaluations de risque et des études de poste, « un manque de formation des professionnels intervenant dans les blocs opératoires », un « déficit » de culture de radioprotection ainsi qu’« une mise en place incomplète de la dosimétrie ».
Radiothérapie : du mieux mais encore des fragilités
En radiothérapie, l’ASN constate une « amélioration continue de la mise en œuvre des exigences de management de la qualité et de la sécurité » dans ces services. Mais, sur le terrain, le bilan demeure très hétérogène en fonction des centres, « notamment dans la maîtrise du système documentaire et des enregistrements ». L’analyse des risques encourus par les patients n’était en effet réalisée et actualisée que dans 43 % des centres inspectés. L’ASN note par ailleurs « l’évolution positive », au niveau de l’augmentation des ressources humaines en radiophysique médicale, malgré une fragilité qui perdure dans certains centres. En radiothérapie, « nous étions parmi les plus mauvais élèves de l’Europe il y a huit ans. Nous sommes maintenant dans la moyenne », avec 10 radiophysiciens par million d’habitants contre 20 à 30 chez certains de nos voisins, résume Pierre-Franck Chevet.
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