Alors que plusieurs expérimentations sont en cours sur la prise en charge précoce des troubles psychiques d’intensité faible à modérée (anxiété, troubles dépressifs…) par des psychologues (en lien avec le médecin traitant), l’Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) s’est interrogée sur la place qu’ils pourraient prendre dans le parcours de soins coordonné donnant accès aux financements collectifs.
Formation, cadre déontologique et articulation avec les interventions des autres professionnels de santé sont au cœur des huit recommandations de ce rapport rendu public le 6 février.
Vers des formations labellisées
Les auteurs font d’abord le constat de formations universitaires « très diversifiées », au contenu « parfois insuffisant au plan des approches cliniques et thérapeutiques ». Ils en appellent ainsi à la création, à l’initiative du ministère de l’enseignement supérieur, d’un diplôme universitaire (DU) ou interuniversitaires (DIU) définissant la qualification de psychologue clinicien. Cette création devrait s’accompagner d’un système de labellisation des diplômes et des lieux de stage. Ces dispositions faciliteraient « l’examen des dossiers d’aptitude professionnelle soumis, avant installation, aux agences régionales de santé (ARS) », lit-on.
En parallèle, les psychologues sont invités à se doter d’un code de déontologie et d’une instance représentative. Ce cadre, souligne le rapport, apparaît « indispensable » pour une « bonne acceptation par les autres professionnels », mais aussi pour « garantir les droits de patients souvent fragiles ».
Une intégration articulée avec les autres professionnels de santé
Dans un souci de transparence, le rapport recommande également de conditionner le remboursement à « l’acceptation d’un cadre juridique et de modalités d’intervention thérapeutiques compatibles avec celles des autres professions de santé et les règles du parcours de soins coordonnés ».
L’intégration des psychologues dans les parcours de soins implique par ailleurs de mener une réflexion sur une prise en charge « par niveaux », dans une logique de « gradation des soins et de coordination des interventions », mais aussi de « soins partagés ». Cette réflexion pourra être engagée, estiment les auteurs, dans le cadre de la conception des projets territoriaux de santé mentale (PTSM), prévus dans la loi de modernisation du système de santé de janvier 2016.
Dans cette perspective, le rôle des médecins généralistes et des psychiatres est amené à évoluer. Ils devront notamment se former sur les approches et techniques de la psychologie clinique. « À plus long terme, la fonction même de médecin référent/coordonnateur conduira à réexaminer les contenus de leur formation initiale et continue en psychiatrie/santé mentale », anticipent les auteurs.
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