LE GOUVERNEMENT peut-il espérer réformer la dépendance sans bourse délier ? « Non », répond sans hésitation aucune l’économiste Jean de Kervasdoué. L’opération coûtera cher. « Il faut trouver 10 milliards d’euros en trois ans », calcule-t-il. Et pour ce faire, deux solutions se présentent : « créer un financement classique de type Sécurité sociale » (ce qui supposera, par exemple, « d’augmenter la CSG » – 1 point de CSG, « c’est 11,5 milliards d’euros », rappelle l’expert) ou bien « recourir à un système d’assurances privées ».
Jean de Kervasdoué, s’il en croit « ce qui n’est pas dit » – « le gouvernement, sous l’œil des marchés et de l’Eurogroupe, ne veut pas accroître les déficits » –, voit poindre la solution de l’assurance privée obligatoire. Et anticipe la suite : « Ce moyen de financement est par essence inégalitaire. En droit privé, on est couvert, quel que soit son niveau de revenu, en fonction de critères de risques, d’âge… Cela va bien sûr entraîner des réactions, des débats. » Et nécessiter des mesures d’accompagnement de type « dotations sous conditions de ressources » et, peut-être, « définition d’effets de seuils ».
Peu enclin à parier sur les chances d’aboutir du 5e risque, Jean de Kervasdoué note un point positif : « On devient une personne âgée dépendante à 83 ans. Aujourd’hui, la France a une chance : les gens de cet âge sont nés en 1927, ils sont issus des classes creuses de la grande crise. Même si leur nombre augmente, en pourcentage de la population, cela ne fait pas une énorme progression [voir diagramme], c’est vers 2030 que les choses deviendront importantes. »
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