L’INSPECTION générale des affaires sociales (IGAS) vient de rendre public son rapport final sur « les conditions de l’autosuffisance en produits sanguins du marché français ». Disponible sur le site Internet de La Documentation Française, ce rapport met en exergue « un niveau de collecte relativement bas » qui reste « insuffisant » pour couvrir la forte consommation de médicaments plasmatiques dans l’Hexagone. Au cours des années 2000, le nombre de donneurs français est passé de 1,36 million en 2001 à 1,65 million en 2008, soit environ 26 donneurs pour 1 000 habitants, ce qui reste « faible au regard d’autres pays européens ».
Si le nombre de donneurs, de dons, de type de dons pratiqués (aphérèse ou non), les volumes collectés et leur destination, varient d’un pays européen à l’autre, l’IGAS remarque que le recours à l’indemnisation des donneurs, telle que pratiquée en Allemagne ou en Autriche, joue un rôle important en matière de collecte de sang. Pour des raisons éthiques, la France interdit l’usage de ce type d’indemnisation (en dehors d’un remboursement forfaitaire des frais de transport). Tandis que la ressource dite « éthique » n’est pas excédentaire sur le plan international, l’objectif d’autosuffisance en produits sanguins apparaît aujourd’hui primordial dans notre pays. « Dans le cas contraire, cela voudrait dire que la France ponctionne du plasma éthique dans d’autres pays pour satisfaire ses besoins, rendant ces pays plus dépendants du plasma indemnisé, soit qu’elle-même suscite des prélèvements non éthiques pour satisfaire sa propre demande à travers la délivrance d’AMM dérogatoires », souligne le rapport.
Bien que pour l’heure, « l’essentiel des médicaments dérivés du sang commercialisés en France (soit) issu de la collecte éthique française ou européenne », la perspective d’une croissance forte de la demande pourrait inverser la tendance, avertit l’IGAS.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation