PUBLIÉS dans la revue PLoS One, ces résultats pourraient mener au développement d’un système électronique anti-somnolence intégré au véhicule. Les scientifiques, qui ont travaillé en collaboration avec des scientifiques suédois sur des tests en conduite réelle, doivent toutefois tester plus largement ce dispositif. La somnolence au volant la nuit est à l’origine d’un tiers des accidents mortels sur autoroutes. Il est donc crucial de développer un système anti-somnolence « embarqué », efficace en continu, estiment-ils.
La lumière bleue a la particularité de stimuler des cellules nerveuses spéciales situées sur la rétine, une membrane localisée au fond de l’œil : les cellules ganglionnaires de la rétine (CGR) qui sont en connexion avec des aires cérébrales contrôlant l’éveil. Leur stimulation va induire l’arrêt de la sécrétion de la mélatonine. L’effet positif de la lumière bleue sur la vigilance nocturne est connu depuis 2005, notamment grâce à des travaux américains. Mais cet effet n’a été démontré que lors de tâches cognitives simples comme appuyer sur un bouton si on perçoit un stimulus lumineux.
Des volontaires de 33 ans.
Pour étudier l’efficacité de la lumière bleue lors de la conduite nocturne, les chercheurs ont pensé à introduire dans l’habitacle d’un véhicule expérimental, une lampe à LED spéciale fixée sur le tableau de bord central, et émettant une lumière bleue en continu. Puis ils ont demandé à 48 volontaires masculins âgés en moyenne de 33 ans de conduire chacun pendant 3 nuits espacées d’au moins une semaine, 400 km sur une autoroute. La conduite avait toujours lieu entre 1h et 5h15 du matin, avec une pause de 15 minutes à mi-parcours. Pendant chacune de ces trois nuits, chaque volontaire a reçu soit une exposition continue de lumière bleue, soit deux tasses contenant 200 mg de caféine, une avant le départ et une pendant la pause, soit deux tasses de café décaféiné (placebo). Les chercheurs précisent que le sommeil des conducteurs après conduite sous émission continue de lumière bleue n’a pas été affecté. Les chercheurs ont ensuite analysé un critère reflétant une diminution de la vigilance : le nombre de franchissement inapproprié de lignes latérales (bande d’urgence et ligne de dépassement).
Il est apparu que le nombre moyen de ces franchissements inappropriés était de 15 avec la lumière bleue, contre 13 avec le café et 26 avec le placebo. « L’exposition continue à la lumière bleue pendant la conduite s’avère donc aussi efficace que le café pour lutter contre la somnolence au volant à partir du moment où le conducteur n’est pas gêné par cette lumière », soulignent les chercheurs. En effet, 8 volontaires sur 48 (17 %) ont été éblouis par la lumière bleue et n’ont pas pu effectuer le test.
Les scientifiques vont désormais vérifier si ces résultats se reproduisent sur un plus grand nombre d’hommes, mais également chez les femmes ainsi que chez les personnes âgées.
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