La thérapie ciblée est l’objet de toutes les attentions en oncologie, mais peu d’évaluations ont pu être faites sur l’utilisation en routine de ce type de stratégie.
Le Lung cancer mutation consortium a entre autre été monté aux États-Unis pour évaluer la faisabilité et l’intérêt du traitement des adénocarcinomes du poumon en fonction de la présence ou non d’un des dix oncogènes sélectionnés pour leur fréquence dans ce type de tumeur. Les résultats de leur étude, menée sur 1 017 patients ayant un adénocarcinome confirmé, viennent d’être publiés dans le « JAMA ».
Un oncogène cible chez 64 % des patients
Mark kris du centre de cancérologie du mémorial Sloan Kettering, à New York, et ses collègues ont pu tester la présence d’au moins un oncogène dans les tumeurs de 1 007 patients, et celle de 10 oncogènes dans les tumeurs de 733 patients. Il était donc possible de procéder à un génotypage complet dans 66 % des cas. Un oncogène a été retrouvé chez 64 % des 733 patients ayant bénéficié d’un génotypage complet. Les oncogènes le plus souvent retrouvés étaient KRAS (25 %), un variant sensibilisant de l’EGFR (17 %), divers réarrangements du gène ALK (8 %), ainsi que d’autres variants du gène EGFR (4 %).
Tous les patients n’ont pas bénéficié d’un génotypage complet, car les quantités d’ADN prélevées ne le permettaient pas toujours. Les chercheurs ont donné la priorité à la détection de l’EGFR puis, s’il restait suffisamment d’ADN, les autres oncogènes étaient recherchés. Ce choix était motivé par le fait que le traitement des tumeurs présentant une suractivation de l’EGFR par des inhibiteurs de la tyrosine kinase de l’EGFR comme l’erlotinib (commercialisé par Roche sous le nom de Tarceva) ont fait preuve d’une efficacité très documentée dans la littérature.
Une survie améliorée grâce à la thérapie ciblée
L’autre résultat important concernait l’efficacité de cette approche, puisque les patients chez qui l’on a détecté un oncogène pour lequel il existait une thérapie ciblée avaient une survie médiane de 3,5 ans, statistiquement supérieure à celle des autres patients qui n’était que de 2,4 ans.
Les auteurs précisent toutefois qu’il s’agit avant tout d’une preuve de concept de l’aide que le multiplexage génétique (détection en simultanée de plusieurs gènes) peut apporter aux médecins pour adopter la bonne stratégie thérapeutique et non pas d’une preuve définitive de l’efficacité des thérapies ciblées dans leur ensemble. Cette preuve ne pouvait être fournie que par une comparaison contre placebo chez des patients chez qui un ou plusieurs oncogènes ont été identifiés.
Mark Kris et al, Using multiplexed assays of oncogenic drivers in lung cancers to select tareted drugs, JAMA 21 mai 2014, Vol 311, N° 19
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