En 2012, l’alcool a tué 3,3 millions de personnes, ce qui représente 5,9 % des décès dans le monde, affirme l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans un nouveau rapport de situation sur l’alcool et la santé dans 194 pays. « C’est un décès toutes les dix secondes », a déclaré le Dr Shekhar Saxena, directeur du département Santé mentale et abus de substances psychoactives à l’OMS. Plus mortel que des maladies infectieuses comme le VIH/sida, et la tuberculose.
La consommation d’alcool est également responsable de plus de 200 maladies, dont la cirrhose du foie et certains cancers, et est à l’origine de 5,1 % du fardeau que sont les pathologies et les coups et blessures.
Les sexes ne sont pas égaux devant l’alcool, qui est la cause de 7,6 % des décès masculins, contre 4 % des morts féminines.
17 litres d’alcool pur par an
En 2010, l’OMS chiffre la consommation d’alcool à 6,2 litres par personne de plus de 15 ans, soit 13,5 grammes d’alcool pur par jour. Mais si l’on tient compte de l’abstinence de 61,7 % de la population (en majorité des femmes), la consommation d’alcool réelle atteint parmi les buveurs 17 litres d’alcool pur, « l’équivalent de 45 bouteilles de whisky, ou 150 bouteilles de vin, ou plus d’un millier de canettes de bière », a indiqué le Dr Saxena.
Un quart de la consommation échappe au contrôle des autorités (alcool produit artisanalement, ou illégalement, ou vendu au marché noir). La moitié se fait sous forme de spiritueux, suivi par la bière (34,8 %) et le vin (8 %).
Les pays riches (Amériques, Europe) restent de façon stable les plus gros consommateurs d’alcool. En tête de peloton, on retrouve la Russie, les pays d’Europe de l’Est, le Portugal, les membres de l’Union européenne, le Canada, l’Australie, et l’Afrique du Sud). Mais la consommation augmente en Inde et en Chine (de 1,5 litre par personne d’ici à 2025, selon l’OMS).
Binge drinking
L’OMS alerte enfin sur les beuveries express, « binge drinking » – soit 4 shots de vodka dans un court délai –, pratiquées par 11,7 % des 15-19 ans, et 7,5 % du reste de la population.
Si l’OMS refuse de faire des recommandations sur un seuil de consommation d’alcool acceptable, – cela étant fonction des modes de consommation et de l’état de santé de chaque individu – elle appelle néanmoins les pays à mettre en place des mesures de protection. « Il faut faire plus pour protéger les populations contre les conséquences sanitaires négatives de la consommation d’alcool », explique le Dr Oleg Chestnov, sous directeur général de l’OMS en charge du groupe Maladies non transmissibles et santé mentale. « Le rapport montre clairement qu’il n’y a pas de place pour l’autosatisfaction lorsqu’il s’agit de réduire l’usage nocif de l’alcool. »
Moins de 66 États de l’OMS ont adopté des politiques nationales de réduction de l’usage nocif de l’alcool en 2012, 140 ont mené au moins une activité de sensibilisation nationale au cours des trois dernières années. L’OMS encourage aussi la prévention, les traitements et les soins pour les patients.
Le taux de micro/nanoplastiques dans l’athérome carotidien est associé à la sévérité des symptômes
Dans la cholécystite, la chirurgie reste préférable chez les sujets âgés
Escmid 2025: de nouvelles options dans l’arsenal contre la gonorrhée et le Staphylococcus aureus
Yannick Neuder lance un plan de lutte contre la désinformation en santé