Après l’alarme lancée il y a une dizaine de jours et à l’approche de la mise en application fin décembre des nouvelles conditions de prescription et de délivrance du valproate (Dépakine) et de ses dérivés (Micropakine, Dépakote, Dépamide et génériques), l’agence du médicament (ANSM), et la Haute Autorité de santé (HAS) publient une fiche mémo sur les alternatives à l’acide valproïque chez les filles, adolescentes et femmes en âge de procréer ayant un trouble bipolaire ou une épilepsie.
Une prescription initiale annuelle par un spécialiste
L’acide valproïque est le plus tératogène des anticonvulsivants et des thymorégulateurs. Compte tenu de ses risques (anomalies congénitales, troubles du développement psychomoteur), le valproate et ses dérivés ne doivent plus être prescrits chez les femmes en âge de procréer, sauf en cas d’inefficacité ou d’intolérance aux alternatives. Chez ces patientes, après le 31 décembre 2015, aucune délivrance de ces spécialités ne peut se faire sans prescription initiale annuelle par un spécialiste en neurologie, psychiatrie ou pédiatrie.
Cette prescription initiale requiert le recueil d’accord de soins de la patiente. Le renouvellement peut être effectué par tout médecin dans la limite d’un an au terme duquel une réévaluation du traitement par le spécialiste est requise. Le rapport bénéfice/risque doit être réévalué régulièrement et au moins une fois par an, notamment lorsqu’une femme envisage une grossesse.
Les patientes en âge de procréer ou susceptibles de l’être un jour et actuellement traitées par ces spécialités doivent donc « consulter un médecin spécialiste dans les meilleurs délais (si cela n’a pas déjà été fait), afin qu’il réévalue la nécessité du traitement ».
Pas d’arrêt brutal du valproate
À cet effet, les autorités de santé ont souhaité préciser la conduite à tenir en distinguant deux cas de figure selon que la patiente envisage ou pas une grossesse.
Dans tous les cas, l’acide valproïque ne doit pas être arrêté brutalement et un nouveau traitement doit être instauré après avis spécialisé en urgence. La prise en charge thérapeutique est détaillée pour les troubles bipolaires et l’épilepsie.
Dans les troubles bipolaires, l’alternative au valproate est en première intention le lithium, qui devra néanmoins être arrêté en prévision ou en cas de grossesse. La patiente devra ainsi être informée des risques tératogènes des alternatives, notamment pour le lithium et la carbamazépine (Tégrétol). Dans le cas de l’épilepsie, la lamotrigine (Lamictal) est à privilégier dans les formes généralisées. Dans l’épilepsie focale, sont recommandés en première intention la lamotrigine, la carbamazépine (risque tératogène), le lévétiracetam (Keppra) et l’oxcarbazépine (Trileptal).
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