ON A EU DROIT, bien entendu, au sujet de l’ENS, haut lieu de la pensée et donc de la liberté d’expression, à des réflexions outragées sur le rôle joué par la directrice de l’école, Monique Cantos-Sperber, elle-même ayant cédé, semble-t-il, aux injonctions de la ministre des Universités, Valérie Pécresse, elle-même sollicitée par le président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France), le Dr Richard Prasquier. Le problème de M. Hessel, juif d’origine allemande, résistant de la première heure, grand diplomate, c’est qu’il prétend se situer au-dessus de la mêlée alors qu’il est pro-palestinien et même pro-Hamas. L’affaire de l’ENS n’est que le maillon d’une longue chaîne d’initiatives des pro-palestiniens de France et des mouvances d’extrême-gauche pour discréditer Israël, dont le gouvernement actuel, par son intransigeance, prête le flanc à d’intenses critiques et même à de très vives condamnations. En France, il s’agit, ni plus ni moins, d’importer le conflit israélo-palestinien en France, ce dont nous n’avons aucun besoin, notamment en encourageant le boycott des exportations israéliennes et le boycott des intellectuels israéliens par certaines univsersités françaises, bien qu’ils soient souvent hostiles à leur propre gouvernement. M. Hessel a eu l’occasion de dire que la décision de Mme Cantos-Sperber « est un crime contre l’esprit ». Il serait bon qu’il ajoute, ce qu’il ne fait jamais, que l’ostracisme à l’égard de démocrates et pacifistes israéliens en est un autre.
Souvent critiqué, le Dr Prasquier a estimé qu’il fallait de donner un coup d’arrêt à des comportements qui, sous le couvert d’une critique de la politique d’Israël, augmentent l’aversion pour les juifs que nourrissent encore certains de nos compatriotes ; il n’est pas vraiment judicieux de les encourager. Le président du CRIF n’est nullement un bateleur. Il faut beaucoup d’abnégation à cet humaniste pour entrer dans une mêlée où, la France étant ce qu’elle est aujourd’hui, il y a beaucoup de coups à prendre. Et sans doute le débat, s’il avait eu lieu à l’ENS, n’aurait-il pas acquis une ampleur universelle. Mais voilà : il ne s’agit pas là de querelles sémantiques, il s’agit de batailles politiques. M. Hessel, s’il veut vraiment se hisser au-dessus des manœuvres et des coups bas, devrait commencer par admettre qu’il n’est pas soutenu que par des anges.
IL SUFFIT, POUR EN FINIR AVEC LES POLÉMIQUES INUTILES, D’ARRÊTER LES PROVOCATIONS
Tout cela n’aura aucune conséquence sur l’évolution du conflit entre Palestiniens et Israéliens mais a pour effet d’inquiéter les Français juifs qui, quoi qu’on en dise, ne jettent pas forcément la première pierre. Le tableau général de la société française est marqué par la multiplication des polémiques en général et sur l’antisémitisme en particulier. Notre ministre de la Culture, Frédéric Mitterrand, à peine sorti d’un grand embarras parce qu’il a été décoré par l’ex-président tunisien Ben Ali, annonce qu’il retire Louis-Ferdinand Céline de la liste des célébrations nationales de 2011. M. Mitterrand ne nie rien du talent de Céline, le plus grand auteur français du XXè siècle après (d’aucuns disent avec) Proust, mais il estime, comme beaucoup d’autres Français, que son antisémitisme haineux, irrépressible, incontrôlable le disqualifie. Sacrilège ! Tout de suite deux camps : les thuriféraires de Céline et ses censeurs. L’écrivain, qui n’était pas drôle, doit être plié de rire dans sa tombe. Que faire ? Que dire ? Comment prendre position sans se ridiculiser ? Je dirais pour ma part que plus on parle de Céline et plus, en le faisant lire, on montrera comment les mots peuvent tuer, dévaster, et finalement, justifier l’extermination d’un peuple. L’inclure dans une liste des célébrations nationales ? Au fond, pourquoi pas, dès lors que, grâce à Jacques Chirac, la France a décidé d’assumer son passé ? Et d’admettre que, au cours de son histoire, elle a produit le pire et le meilleur, parfois étroitement mêlés dans un seul grand esprit ?
L’affaire de la SNCF.
Et ce n’est pas fini. On a eu droit ces jours-ci à un spectacle parfaitement ridicule monté par la SNCF, qui a décidé de reconnaître que, par ses transports de déportés vers les camps de la mort, elle avait contribué, pendant l’Occupation, au génocide des juifs. Quand Alain Lipietz, de la mouvance des Verts, et sa famille lui ont intenté un procès, elle a refusé tout acte de contrition. Entre-temps, il y a de nouveaux marchés pour le TGV en Californie et en Floride et le lobby juif américain a exigé d’elle qu’elle reconnaisses ses « crimes » passés si elle veut participer aux appels d’offres. Voilà un vrai lobby, infiniment plus influent que celui du Dr Prasquier, qui se bat à mains nues et sans moyens. Un lobby efficace qui sait que l’argent n’a pas d’odeur. On a traîné Simone Veil à une cérémonie où Guillaume Pépy, le patron de la SNCF, a prononcé son discours de vérité historique. Mais qui est dupe ? Serge Klarsfeld se dit satisfait, ce qui signifie peut-être que la fin justifie les moyens. Comment dire ? On ne se réjouit guère.
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