Si la santé des enfants de CM2 s’améliore depuis les années 2000, les inégalités sociales se creusent et sont criantes en terme d’obésité ou de santé bucco-dentaire, révèle une publication de la direction de la recherche, des études de l’évaluation et des statistiques (DREES) de septembre 2013, portant sur l’enquête nationale de santé en milieu scolaire de 2007-2008.
Depuis 2002, la part d’élèves en surcharge pondérale (surpoids et obésité) est stable à 19%, tandis que l’obésité concerne 4% des enfants de CM2. Mais les différences sont profondes entre enfants de cadre et d’ouvrier. Ainsi 10% des enfants dont l’un des parents est cadre sont en surcharge pondérale, contre 25% chez les enfants d’ouvriers. L’obésité ne concerne qu’1% des premiers, contre 7% des seconds.
Ces inégalités sont tangibles jusque dans les établissements scolaires : 26% des élèves des écoles de l’éducation prioritaire sont en surcharge et 7% sont obèses, contre 18% dans l’éducation non prioritaire.
La DREES y voit le résultat de pratiques alimentaires divergentes : 45% des enfants de milieu favorisé consomment tous les jours des fruits et légumes, contre 23% des enfants de milieu défavorisés ; 86% des premiers ne boivent pas tous les jours des boissons sucrées (contre 71%) et 69% passent moins d’une heure devant un écran (contre 45%).
Frais de bouche
La santé bucco-dentaire offre un autre tableau très contrasté de la santé des enfants selon leur milieu d’origine. Elle s’améliore depuis 2000 : près de 40% des élèves avaient au moins une dent cariée en 2008 contre 46% en 2005. Mais ce pourcentage s’élève à 53% pour les enfants d’ouvriers contre 26% des enfants de cadre.
Le recours aux soins en cas de carie est faible chez les plus défavorisés : 29% n’ont aucune dent cariée soignée (contre 11% pour les enfants favorisés) et lorsqu’il y a 3 dents cariées, aucune n’est soignée chez 24% des enfants d’ouvriers (contre 5%). « Les familles les plus modestes peuvent reporter leurs soins dentaires, voire y renoncer par crainte d’avoir à avancer les frais, par méconnaissance de l’état dentaire de leur enfant faute de visites de contrôle régulières chez le dentiste, ou encore parce qu’elles ne voient pas l’intérêt de soigner des dents temporaires qui conditionnent pourtant l’état de la dentition définitive » explique la DREES.
Quant aux appareils dentaires, ils concernent en moyenne 11 % des enfants de CM2, 15 % d’enfants de cadres et 8 % d’enfants d’ouvrier.
L’impact du niveau social s’observe aussi dans la correction des troubles visuels, moins fréquente chez les enfants de milieu défavorisé : 7,9% d’entre eux ont une acuité visuelle de loin anormale contre 4,4% des enfants de cadre (et 6,5% en moyenne).
Un quart des enfants d’ouvriers ont des difficultés en lecture (contre 6%) et seulement 46% d’entre eux déclarent bien nager (contre 77%).
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