« Le dosage du PSA en France correspond à un dépistage de masse contrairement aux recommandations de la Haute Autorité de santé (HAS) », estiment Philippe Tuppin et coll. qui ont évalué la fréquence du dosage sérique de l’antigène spécifique de la prostate (PSA) d’après les données de l’assurance-maladie. Les résultats publiés dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » portent sur 11 millions d’hommes de 40 ans et plus couverts par le régime général entre 2009 et 2011 et sur les informations les concernant issues du SNIIRAM (Système national d’information inter-régimes de l’assurance-maladie).
87 % des prescriptions
En 2011, environ 30 % des hommes ont eu au moins un dosage du PSA alors qu’ils n’avaient pas de cancers ni d’hypertrophie de la prostate. Le dosage est « principalement prescrit par les médecins généralistes », soulignent les auteurs. En effet, 87 % des dosages prescrits l’ont été par un généraliste. L’étude montre également qu’entre 2008 et 2011, période au cours de laquelle ont été publiées les deux études controversées sur le dépistage et la mortalité qui ont conduit à un rappel des recommandations par la HAS, la proportion d’hommes qui ont continué a se voir prescrire un PSA n’a pas diminué. L’étude montre qu’entre 2007 et 2012, le nombre de prostatectomies a diminué, passant de 27 278 à 19 789. Le nombre d’assurés du régime général avec une mise sous ALD pour cancer de la prostate a également diminué entre 2011 et 2012, de 41 865 à 36 110, alors qu’il était stable les années antérieures.
Troubles de l’érection et troubles urinaires
Par ailleurs, le dosage du PSA libre qui n’est pas recommandé dans le suivi d’un cancer de la prostate est encore prescrit même lorsque le diagnostic n’a pas été posé. Parmi les 4,2 millions de dosages de PSA prescrits, 21 % concernaient le PSA libre nettement plus coûteux que le PSA global (17 euros contre 10 euros). Là encore, « il est principalement le fait des médecins généralistes, avec une prescription effectuée le plus souvent dans le cadre d’un dépistage individuel », précisent Tuppin et coll.
Après un dosage de PSA en 2010, 1 % des hommes ont été pris en charge pour un cancer l’année suivante. En cas de cancer de la prostate, 38 % ont eu une prostatectomie, 35 % une hormonothérapie, 29 % une radiothérapie et 20 % n’ont pas eu de traitement (surveillance). Chez les 50-69 ans, près de 66 % ont eu une prostatectomie isolée et, parmi eux, 61 % un traitement médicamenteux pour une complication, soit un trouble de l’érection (61 %) ou un trouble urinaire (18 %) dans les deux ans.
L’étude souligne par ailleurs une forte hétérogénéité d’une région à l’autre aussi bien pour le dosage du PSA que pour la réalisation des biopsies et la prise en charge du cancer. Ces résultats doivent, selon eux, conduire à une réévaluation des pratiques. De même, la fréquence élevée des troubles urinaires et de l’érection après traitement du cancer doit être prise en compte dans l’information à donner au patient, idéalement dès le dosage du PSA.
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