DE NOTRE CORRESPONDANTE
LE PROJET de loi de financement de la Sécurité sociale (PLFSS 2011, examiné depuis hier par l’Assemblée nationale), fait vivement réagir les mutuelles de Provence-Alpes-Côte-d’Azur (PACA). Dans la région, les responsables de la Mutualité française sont montés au créneau pour dire leur inquiétude de voir les malades et leurs assurances complémentaires de nouveau mis à contribution avec 340 millions d’euros de transferts directs. En cause : la baisse de remboursement des médicaments à vignette bleue, l’augmentation du plafonnement du ticket modérateur sur des actes lourds ou les nouvelles modalités d’entrée dans les affections en ALD… (« le Quotidien » du 30 septembre).
« Les propositions du gouvernement ne sont pas satisfaisantes, assure Jean-Paul Benoit, le nouveau président de l’Union régionale PACA de la Mutualité française, car elles font peser cette dette sur le système de solidarité nationale. Le nouveau déremboursement de médicaments – vignettes bleues – de 35 à 30 % va pénaliser une fois de plus les familles. Autre mesure qui va toucher le porte-monnaie des ménages : la hausse du forfait sur les actes médicaux qui va passer de 18 à 24 euros. Vous savez, 10 millions de personnes n’ont pas les moyens de financer une complémentaire ; 4,5 millions bénéficient de la CMU (couverture maladie universelle) et 500 000 d’une prise en charge partielle. Cinq millions n’ont accès à aucune complémentaire. » Jean-Paul Benoit s’inquiète de la prise en charge des personnes les plus fragiles.
« Politique de gribouille ».
« Les mesures annoncées dans le PLFSS 2011 auront des incidences immédiates sur les tarifs des complémentaires santé dont les hausses de cotisations devraient être comprises entre 7 et 8 %. Le risque d’accroître la démutualisation et le renoncement aux soins des populations en grande précarité sanitaire et sociale est plus que jamais d’actualité. Ce que propose le gouvernement est une politique de gribouille, de vision à court terme, avec juste la volonté de cacher la poussière sous le tapis. » Dans ces conditions, la Mutualité française qui clame un « vrai ras-le-bol » a arrêté un plan d’action. Avec en ligne de mire, la présidentielle de 2012. Elle veut mettre la santé au cours du débat politique. « Nous allons commencer par rencontrer les députés avant le débat parlementaire. Et au printemps 2011, nous organiserons des réunions publiques dans chaque région pour présenter nos propositions de financement. Parmi elles, l’élargissement de l’assiette des cotisations patronales basée sur la valeur ajoutée et non plus uniquement sur la masse salariale. Aujourd’hui, les exonérations de charges salariales représentent 67 milliards d’euros. Il y a autre chose à faire. Parallèlement, nous demandons une véritable maîtrise des dépenses de santé. Ce déficit n’est pas une fatalité. Il faut que tous les acteurs jouent le jeu. »
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