Hier, Nicolas Sarkozy était à Nancy pour débattre de la réforme de l’hôpital dans une salle des fêtes. Lundi, c’est dans le cadre feutré d’un salon de l’Élysée qu’il a reçu ce que les CHU comptent de « chapeaux à plumes » (pour reprendre l’expression d’un de ses conseillers). Autrement dit les doyens, les présidents de CME, les directeurs généraux, et quelques présidents d’université. Afin de leur présenter sa vision des hôpitaux universitaires de demain.
Comment rénover les CHU, déficitaires et enkystés dans des lourdeurs administratives ? En suivant, point par point, les recommandations du rapport Marescaux, a expliqué en substance le chef de l’État. Certaines mesures sont d’ordre réglementaire (la création des instituts hospitalo-universitaires, la revalorisation des carrières HU). D’autres dispositions requièrent un véhicule législatif (notamment la - controversée - refonte de la gouvernance) : elles seront intégrées au projet de loi HPST par des amendements déposés au Sénat par le gouvernement, a précisé Nicolas Sarkozy.
En coulisse, l’entourage du président explique que la procédure d’urgence est maintenue. Il n’y aura donc pas d’autre lecture du texte HPST à l’Assemblée nationale. Quid de la colère des députés, mécontents de n’avoir pu débattre de la réforme des CHU ? « Les amendements sont peu nombreux, on espère que la commission mixte paritaire laissera passer », avance l’Élysée.
Sur le fond, Nicolas Sarkozy s’est employé lundi à rassurer les patrons médicaux des CHU. Il n’a pas commenté leur présence dans la rue le 28 avril, pas plus qu’il n’a évoqué la nouvelle mobilisation des blouses blanches programmée demain. Une crise sociale ? L’Élysée assure qu’il n’y en a pas, tout au moins pas à l’hôpital. Néanmoins, il s’agit maintenant de retrouver « la confiance ». « Personne n’a jamais dit que l’hôpital devait devenir une entreprise (...) ni le directeur un despote absolu », a déclaré Nicolas Sarkozy. Pour déminer le dossier de la gouvernance, et dépasser les « querelles byzantines », le chef de l’État pense tenir la voie de passage : les nominations médicales (au directoire et à la tête des pôles) seront décidées par le directeur après proposition d’une liste de noms par le président de la CME. Un dispositif équilibré, pour l’Élysée, qui précise que le DG de CHU aura le dernier mot. Et qu’il sera libre de choisir un autre nom que ceux proposés par le président de la CME. En clair, oui au renforcement du pouvoir du président de la CME, mais non au droit de veto de la communauté médicale pouvant conduire à des blocages. À ce stade en tout cas, les Conférences des présidents de CME n’auront pas obtenu l’avis conforme qu’elles réclamaient.
« Nous avons écouté tout le monde, j’ai pris en considération la quasi totalité de vos propositions », a temporisé Nicolas Sarkozy, en insistant sur les « avancées » consenties : « Le projet médical sera élaboré par le président de la CME et arrêté par le directoire ». La feuille de route tracée, à supposer que les sénateurs l’adoptent, ne sera pas gravée dans le marbre, a encore pris soin de préciser le président. La réforme des CHU, et celle, plus largement, du système de santé, sera évaluée dans deux ou trois ans. « Il faudra procéder à des réglages. Tout ne doit pas être figé », s’est engagé Nicolas Sarkozy.
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