Alors que le retour des enfants dans les écoles suscite interrogations et inquiétudes chez les parents et les enseignants, la Société française de pédiatrie et les sociétés de spécialités pédiatriques se prononcent en faveur d'un retour des enfants souffrant de maladies chroniques à la scolarité, qui « contribue à l'épanouissement global de tous les enfants », et précisent les précautions à prendre.
« Il faut favoriser le retour dans leur établissement scolaire de tous les enfants ayant une pathologie chronique, car bénéfique pour leur santé, leur bien-être et leur avenir. Différer ce retour apparaît sans avantage pour la prise en charge de leur maladie. La poursuite d’une scolarisation à domicile ne peut concerner que quelques cas particuliers, sur avis du médecin référent », formulent les sociétés savantes dans un communiqué commun.
Elles rappellent en effet que les données pédiatriques concernant l'infection Covid-19 semblent rassurantes, avec des formes sévères très rares chez l'enfant. « Ce caractère bénin de l’infection à Covid-19 chez l’enfant semble également vrai chez l’enfant atteint d’une pathologie chronique », avancent-elles, sans écarter la possibilité d'une sous-estimation, liée à une protection particulièrement scrupuleuse dont auraient bénéficié ces enfants de la part des familles, ou encore à la rareté de certaines conditions pathologiques.
Port du masque en cas de pathologies respiratoires sévères
Les sociétés savantes appellent à appliquer avec une vigilance particulière, chez les enfants avec pathologie chronique, les mesures barrières et les mesures d’hygiène recommandées pour l’ensemble des enfants dans les établissements scolaires.
Pour certaines pathologies à risque de complications lors d'infections virales respiratoires, ou caractérisées par une dysfonction immunitaire importante, des mesures barrières renforcées sont proposées à tout âge.
Ainsi, dans le cas de pathologies respiratoires, les experts préconisent le port de masque quel que soit l'âge, au moins durant les trajets et interclasses, pour les jeunes souffrant d'insuffisance respiratoire chronique (nécessitant une oxygénothérapie ou une ventilation non invasive ou invasive), d'une bronchopathie (mucoviscidose, dyskinésie ciliaire primitive, dilatation des bronches, dysplasie broncho-pulmonaire) avec exacerbations ou obstruction sévères, d'asthme sévère (grade 4,5 GINA ou persistant sévère sous nébulisation HAS<36 mois) symptomatique, ou encore, pour les enfants avec traitement immunosuppresseur (incluant bolus de corticoïdes).
Adapter les mesures avec le médecin référent
Les mesures de protection complémentaires doivent aussi être décidées (port du masque systématique en collectivité, limitation de tous les contacts, matériel scolaire non partagé, etc.) avec le médecin référent pour certains enfants souffrant de pathologies rhumatologiques (maladie inflammatoire en poussée non contrôlée ou auto-immune ou auto-inflammatoire associée à un déficit immunitaire, ou quand il y a association de plusieurs traitements risquant d’entraîner un niveau d’immunosuppression élevé), ou de maladies héréditaires du métabolisme, lorsqu'il y a un haut risque de décompensation par une infection virale.
En revanche, les spécialistes préconisent le maintien du confinement pour les rares enfants atteints d’une maladie héréditaire du métabolisme avec insuffisance respiratoire chronique sévère (en particulier les enfants ayant une atteinte neuromusculaire, maladie de Pompe par exemple, et ceux qui ont un polyhandicap sévère avec un état de santé précaire, notamment respiratoire).
Accompagner les jeunes avec troubles du neurodéveloppement
Les sociétés pédiatriques appellent à porter une attention particulière aux adolescents avec maladie chronique, et faire du retour en milieu scolaire une opportunité pour améliorer la prévention des risques physiques, sexuels, addictifs et psychiques liés au déconfinement chez les plus vulnérables.
Elles insistent enfin sur l'importance de maintenir les aides et dispositifs mis en place pour accompagner dans leur scolarité les enfants avec troubles du neurodéveloppement ou maladie neurologique chronique.
L’Académie de médecine s’alarme du désengagement des États-Unis en santé
Un patient opéré avant le week-end a un moins bon pronostic
Maladie rénale chronique : des pistes concrètes pour améliorer le dépistage
Covid : les risques de complications sont présents jusqu’à trente mois après hospitalisation