Les tests rapides du VIH peuvent faciliter l’accès aux autres dépistages dans les CDAG

Publié le 12/09/2013
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Crédit photo : Phanie

Une étude publié dans le « Bulletin épidémiologique hebdomadaire » de cette semaine montre que le recours aux tests rapides d’orientation et de diagnostic (TROD) du VIH dans les CDAG/CDDIST « annule le risque de non rendu du résultat du test VIH et augmente ainsi de façon significative l’efficience » de ces structures. Toutefois, leur utilisation est associée à une augmentation de non rendu des résultats pour les autres dépistages plus classiques, notamment des hépatites, réalisés de façon concomitante avec une remise des résultats plus tardive. Cependant des mesures de rattrapage permettent de réduire le nombre de perdus de vue. Comme le rappellent Thierry Prazuck et coll., les TROD sont recommandés dans le dépistage de l’infection VIH « hors les murs » et dans les CDAG, ils sont utilisésavant tout comme un « "produit d’appel" destiné à inciter les personnes à se faire dépister ».

L’étude, menée en 2011 dans les CDAG/ CDDIST d’Orléans et de Blois, a duré 15 mois, en deux phases successives.

TROD versus ELISA

Durant la première phase, les TROD et des tests ELISA pour le dépistage du VIH ont été proposés une semaine sur deux. Au total, 445 personnes ont été incluses : 197 patients ont eu un TROD ; 248 un test Elisa classique. « Au cours de la période d’étude, 100 % des résultats* pour le VIH des 197 TROD réalisés ont été remis aux consultants, contre 92,7 % chez les consultants ayant eu une sérologie classique », soulignent les auteurs. Le taux de 13 % des perdus de vue observé pour les tests ELISA, bien qu’important, est inférieur à celui observé dans d’autres CDAG par exemple de la région parisienne (plus de 20 %), sans doute en raison de plages d’ouverture plus larges (8 heures) dans celui du CHR d’Orléans. L’introduction des TROD dans ce CDAG a été suivie d’une campagne d’information dans les médias a, par ailleurs, fait augmenter le nombre annuel de consultants pour un dépistage VIH de 14 %.

En revanche, le taux de perdus de vue et de non remise des résultats des tests autres que celui du VIH est, lui, significativement plus élevé parmi les patients ayant bénéficié d’un TROD (19,8 % versus 13,2 %).

Rappel des perdus de vue

Lors de la deuxième phase, les TROD ont été systématiquement proposés aux consultants à qui l’on proposait d’être directement contacté en cas de non retour (SMS ou appel téléphonique). L’objectif était de vérifier qu’un accompagnement permettait de réduire le taux de perdus de vue. Dans cette partie de l’étude, 200 personnes ayant eu un TROD VIH associés à d’autres dépistages ont été incluses de manière prospective. Le risque de non rendu des résultats est maximal chez les personnes qui ont refusé d’être recontactées (1 sur 3). Le risque est minimal chez ceux qui ont choisi l’option appel téléphonique (< 10 %) et peu différent du taux de perdus de vue des consultants ayant bénéficié du test classique lors de la première phase (13 %). Le taux de perdus de vue parmi ceux ont choisi d’être contacté par SMS est lui de 22 %.

L’étude montre que le rappel téléphonique est une mesure de rattrapage des consultants perdus de vue plus efficace que le SMS. « Il pourrait être mis en place dans tout CDAG/CDDIST », suggèrent les auteurs qui rappellent que la diminution des perdus de vue après réalisation de tests diagnostiques, quels qu’ils soient, constitue un « enjeu médico-économique ». L’utilisation de tests rapides multiplex, capables de délivrer un résultat simultané de plusieurs sérologies, associant notamment VIH, Ag HBs, Ac antiHBs et VHC semble être la solution « si leurs performances se montrent suffisantes pour une utilisation en routine », soulignent-ils.

* Les TROD permettent de rendre un résultat en moins de 2 minutes

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : lequotidiendumedecin.fr