LA CONFÉRENCE environnementale, née de la volonté du Président de la République d’ouvrir « un dialogue environnemental », traitera de cinq différents sujets : la transition énergétique, la préservation de la biodiversité, la gouvernance, la fiscalité mais également le lien entre la santé et l’environnement.
Cette conférence, qui se tiendra chaque année, doit notamment contribuer à l’élaboration de plusieurs projets de loi. Pour l’écologiste Nicolas Hulot, qui a inspiré le Grenelle de l’environnement en 2007, cette conférence doit servir de « piqûre de rappel » sur les enjeux liés à la préservation de la planète. « Ce n’est pas là qu’on va définir la mutation écologique, mais on peut définir une vision et un échéancier », a-t-il dit à l’AFP.
La crise écologique se développe notamment à travers la composante sanitaire, estiment les membres du Rassemblement pour la planète, fédération d’ONG créée en juillet (dont le Réseau Environnement Santé, Respire, Générations Futures). Sa « traduction la plus évidente » est l’épidémie mondiale de maladies chroniques que l’Organisation Mondiale de la santé (OMS) qualifie de « principal challenge auquel doit faire face l’humanité en ce début de XXIe siècle » : maladies cardio-vasculaires, cancer, diabète et obésité, maladies respiratoires, maladies mentales. Les maladies chroniques touchent 24 millions de personnes en France, soulignent les représentants du Rassemblement qui dénoncent notamment le « développement du diesel en France et du scandale sanitaire qu’il suscite ». Le 12 juin dernier, les fumées de diesel ont d’ailleurs été classées cancérogènes par le Centre international de recherche contre le cancer (CIRC).
Le coût sanitaire de la pollution.
À travers un rapport portant sur neuf villes françaises, l’Institut de veille sanitaire confirme également les effets de la pollution atmosphérique urbaine sur la santé en France. Ces neuf villes (Bordeaux, Le Havre, Lille, Lyon, Marseille, Paris, Rouen, Strasbourg et Toulouse) ont participé au projet européen Aphekom qui a évalué l’impact sanitaire et économique de la pollution urbaine dans 25 villes européennes - et dont les conclusions ont été rendues en mars 2011. Tout en confirmant l’effet sur l’espérance de vie évoqué à l’époque, l’InVS revient aujourd’hui sur le sujet en détaillant l’impact en termes d’hospitalisations et de coût économique de cette pollution de l’air en ville.
Les neuf villes françaises, qui comptent au total 12 millions d’habitants, dont 6,5 millions dans la seule zone de Paris, présentent des valeurs de particules (PM2,5 et PM10) et d’ozone supérieures aux valeurs guides recommandées par l’OMS. Il s’agit de « valeurs d’exposition moyennes », rappelle Christophe Declercq, du département santé environnement de l’InVS, en soulignant l’existence d’une « forte hétérogénéité » selon les quartiers.
Vers une réglementation protectrice.
Globalement, les bénéfices sanitaires et économiques seraient « tout à fait substantiels » sur l’amélioration de la qualité de l’air, indique l’InVS. L’espérance de vie à 30 ans pourrait augmenter de 3,6 à 7,5 mois selon la ville, « ce qui équivaut à différer près de 3 000 décès par an », si les concentrations moyennes annuelles de PM2,5 respectaient la valeur guide de l’OMS (10 µg/m3). Pendant la période 2004-2006, le niveau moyen de PM2,5 variait de 14 à 20 µg/m3 selon la ville. Près de 360 hospitalisations cardiaques et plus de 630 hospitalisations respiratoires par an dans les neuf villes pourraient être évitées si les concentrations moyennes annuelles de particules (PM10) respectaient la valeur guide de l’OMS. Une soixantaine de décès et une soixantaine d’hospitalisations respiratoires par an dans les neuf villes pourraient être évités si la valeur guide de l’OMS pour le maximum journalier d’ozone (100 µg/m3) était respectée. Entre 2004 et 2006, la valeur guide journalière de l’ozone a été dépassée de 81 à 307 fois.
« Ces résultats confirment que les effets de la pollution atmosphérique sur la santé sont observés au jour le jour, pour des niveaux moyens de particules fines, en l’absence même de pics de pollution », selon l’InVS. L’Institut rappelle que l’Europe et les États membres travaillent actuellement à la révision de la directive européenne sur la qualité de l’air prévue en 2013. « À ce titre, le projet Aphekhom contribue à la prise en compte des impacts de la pollution atmosphérique sur la santé publique dans cette révision, pour aboutir à une réglementation plus protectrice pour la santé de la population », conclut l’InVS.
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