À la suite de la réunion d’urgence qu’elle a organisée les 28 et 29 avril derniers à la suite du signalement depuis le mois de janvier de plusieurs cas de poliomyélite importés en Afghanistan, en Irak et en Guinée équatoriale, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare l’état d’urgence. La transmission du poliovirus sauvage est active dans dix pays dont les 3 pays où le virus est encore endémique (Afghanistan, Nigeria et Pakistan). Dans les 7 autres pays (Cameroun, Éthiopie, Guinée équatoriale, Iraq, Israël, Nigeria, Somalie), il s’agit d’une réintroduction. Entre janvier 2014 et avril, une période de faible circulation, des cas importés ont été signalés en Asie (en Afghanistan à partir du Pakistan), au Moyen-Orient (en Irak à partir de la Syrie) et en Centre Afrique (Guinée équatoriale à partir du Cameroun).
À l’issue de la réunion et au vu des éléments dont ils disposaient, les experts considèrent qu’il s’agit bien d’un « fait exceptionnel » et qu’il existe un risque de propagation à d’autres pays et qu’une réponse coordonnée est nécessaire. « La décision pour estimer que les conditions étaient réunies pour un état d’urgence a été unanime », souligne l’OMS. En cas de non-maîtrise, cela « pourrait mettre en échec l’objectif d’éradication d’une des maladies les plus graves qui peut être prévenue par la vaccination ».
Les mesures sont d’autant plus urgentes que la saison de forte transmission se situe de mai à juin.
Pakistan, Cameroun, Syrie
La priorité aujourd’hui est d’arrêter la propagation dans les pays frontaliers « le plus rapidement possible », notamment à l’aide de campagnes de vaccination avec le vaccin oral. Le Pakistan, le Cameroun et la Syrie sont les pays à partir desquels le risque de propagation est le plus élevé. L’OMS leur demande de déclarer l’éradication de la poliomyélite comme une priorité de santé publique, s’ils ne l’ont pas déjà fait, de s’assurer que tous les habitants et les visiteurs de longue durée (plus de 4 semaines) une dose de vaccin oral ou de vaccin inactivé entre 4 semaines et 1 an avant un éventuel voyage – ceux qui doivent entreprendre un voyage en urgence devront recevoir au moins une dose de vaccin au moment du départ inscrit sur un carnet de vaccination. Ces mesures doivent être maintenues jusqu’à ce que les conditions suivantes soient réunies : une période de six mois sans aucun cas exporté et que les campagnes de vaccination soient effectives (documentées) dans tout le pays (si les pays ne peuvent pas fournir de données, la période de maintien des mesures sera d’une année.
Les 7 autres pays (où le virus circule) doivent aussi faire de l’éradication de la poliomyélite une priorité de santé publique, encourager la vaccination des habitants et des résidents de longue durée, des mesures qui doivent également être maintenues au moins six mois.
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