À la veille du congrès annuel de l’Association européenne pour l’étude du foie qui se tient à Londres jusqu’au 13 avril, l’OMS a publié ses premières directives pour le dépistage et la prise en charge de l’hépatite C. Le mois dernier, l’organisation non gouvernementale Médecins du monde regrettait que l’OMS n’ait « pas pris la mesure de la pandémie de VHC » et lui enjoignait de tirer les leçons de la lutte contre le VIH/sida.
C’est aujourd’hui chose faite. L’OMS s’est prononcée en faveur d’un accès élargi aux traitements.
Élargir l’accès aux traitements
« Actuellement, le traitement contre l’hépatite C est trop cher pour la plupart des malades qui en ont besoin. La tâche consiste maintenant à faire en sorte que tous ceux qui ont besoin de ces médicaments puissent y avoir accès », a expliqué le Dr Peter Beyer, conseiller principal pour le département de l’OMS Médicaments essentiels et produits de santé. Et de poursuivre : « L’expérience montre qu’il faut mener une stratégie sur plusieurs fronts pour élargir l’accès au traitement, et notamment créer une demande. La mise au point de recommandations par l’OMS est une étape essentielle dans ce processus. »
En préambule de ces recommandations (« WHO Guidelines for the screening, care and treatment of persons with hepatite C infection »), l’OMS note qu’environ 185 millions de personnes sont chaque année infectées par le VHC dans le monde et 350 000 décèdent. Or l’arrivée de nouveaux traitements oraux de plus en plus efficaces change la donne. « Les taux de succès de ces médicaments sont aussi élevés chez les patients des pays à faible et moyen revenu que chez les patients des pays à fort revenu », souligne l’OMS. L’organisation note encore, qu’à la différence du VIH/sida, les patients traités guérissent.
Compte tenu des progrès rapides dans le domaine avec différentes molécules à différents stades de développement, l’OMS s’appuie sur les molécules déjà autorisées à la fin de l’année dernière. L’OMS prévoit une réactualisation régulière en fonction de l’arrivée des traitements.
Sofosbuvir ou le simeprevir y compris
Destinées aux pays les plus pauvres, les 9 recommandations visent à mieux prendre en charge l’infection chronique et à réduire le nombre de décès par cancer du foie et par cirrhose. Elles incluent le dépistage des populations exposées (sérologie plus confirmation par recherche de l’ARN viral), l’évaluation de la fibrose (score sanguin APRI ou FIB-4 plutôt que fibrotest), le traitement de l’infection, la prévention. Tous les adultes et enfants atteints d’hépatite chronique doivent être traités. Les directives de traitement sont fonction du génotype et incluent les molécules comme le sofosbuvir ou le simeprevir. L’arrêt ou la réduction de la consommation d’alcool ou les stratégies à mettre en place pour prévenir la transmission de l’hépatite C (y compris les mesures garantissant la sécurité des actes médicaux ou la réduction des risques chez les usagers de drogues injectables). Un tel programme nécessite la création de services de soins et de laboratoires. L’OMS promet d’aider les pays à intégrer les nouvelles directives dans leurs programmes nationaux et à étudier les solutions pour que les traitements soient accessibles à tous. L’organisation se charge d’évaluer la qualité des tests de laboratoire et des formes de génériques.
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