Comprendre les déterminants des habitudes alimentaires chez l’enfant, telle était l’ambition du projet HabEat. Initié en 2010 dans six pays européens dont la France, le programme touche aujourd’hui à sa fin. Et c’est dans le cadre du symposium final tenu le 31 mars et 1er avril à l’INRA de Dijon, que les recommandations à l’adresse des parents ont été révélées et discutées.
Faire aimer fruits et légumes
Comment habituer un enfant à manger des fruits et des légumes ? Telle est la question, pour le moins universelle, à laquelle le projet HabEat a tenté de répondre. Le projet coordonné par l’INRA de Dijon a impliqué dix autres partenaires dont le Centre de recherche en épidémiologie et santé des populations de l’INSERM s’est appuyé sur 4 cohortes européennes comprenant 18 000 couples mère-enfant et 18 études impliquant 2 000 enfants entre 6 mois et 6 ans. Forts d’une approche multidisciplinaire à la fois épidémiologique et expérimentale, les travaux ont observé les pratiques alimentaires précoces et analysé les tenants et les aboutissants de ces comportements. Grâce à deux volets, l’un axé sur la période de diversification (de 6 mois à 3 ans environ), le second sur les enfants de plus de 3 ans, les équipes ont pu identifier les obstacles et mécanismes clés de l’apprentissage de l’appréciation d’un aliment.
La diversification alimentaire, une période décisive
Si tout n’est pas joué à la petite enfance, la période de la diversification alimentaire reste une période décisive pour les habitudes alimentaires de l’enfant. C’est lors de cette phase que l’introduction des légumes est associée à la meilleure acceptation, d’autant plus grande que l’alimentation est variée. En effet, la présentation d’un légume différent chaque jour durant la période de diversification a été associée à une plus grande appréciation de ces derniers au cours de cette période, ainsi qu’à une alimentation plus variée durant l’enfance.
Autre constatation, l’exposition répétée d’un aliment nouveau est suffisante pour stimuler sa consommation. Persévérer est donc une stratégie envisageable, même chez les enfants « difficiles ». D’autant plus efficace que les légumes présentés sont variés. Le mieux étant de présenter deux légumes au choix à chaque repas.
Les bienfaits de l’allaitement maternel
À l’inverse, les pratiques coercitives ou incitatives altéreraient les capacités de l’enfant à ajuster son alimentation à ses besoins. Avec un risque de surpoids accru par certaines pratiques, comme les en-cas qui précèdent ou suivent le repas. Mais les pratiques alimentaires des parents sont loin d’être les seules variables de la consommation alimentaire de leur enfant. L’une d’entre elles, identifiée par le projet HabEat, est l’allaitement maternel. Plus ce dernier est long, plus la fréquence de consommation de fruits et légumes est élevée lors de l’enfance. Allaitement, variété alimentaire, et zen attitude, tels sont les ingrédients nécessaires pour éduquer le goût de nos enfants.
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