Le Haut Conseil de la santé publique (HCSP) publie sur son site ses dernières recommandations sur la prévention du paludisme chez les visiteurs se rendant à Mayotte. L’avis, élaboré à la suite d’une saisine de la Direction générale de la santé prend en compte la situation épidémiologique et entomologique dans ce département français de l’océan indien situé dans l’archipel des Comores.
L’île se trouve dans une zone d’endémie palustre mais est actuellement en phase d’élimination du paludisme. Entre 2006 et 2013, le nombre de cas autochtones a diminué de manière significative avec une chute brutale des cas en 2011 : 52 cas importés et 42 cas autochtones. La baisse s’est poursuivie de manière nette pour les cas autochtones (25 cas en 2012 et 2 cas en 2013) et se maintient à un niveau très faible pour les cas importés des îles voisines (47 cas en 2012 et 70 cas en 2013).
Le risque de transmission même faible, persiste
Si ses résultats « sont encourageants, il existe toujours à Mayotte un risque de transmission du paludisme à Plasmodium falciparum, même si cette transmission est très faible, sporadique et hétérogène », souligne le HCSP. Par ailleurs, « le paludisme d’importation à partir des Comores et de Madagascar existe toujours. Le risque de réapparition d’une transmission locale plus soutenue n’est pas exclu », poursuit-il.
En conséquence, le Haut Conseil recommande le maintien des recommandations actuelles pour les voyageurs venant de zones non endémiques : chimioprophylaxie adaptée à un pays du groupe 3 des résistances pour un séjour supérieur à 7 jours (facultative pour un séjour de moins de 7 jours), associées à une prévention personnelle antivectorielle. Dans l’île, 95 % des cas de paludisme sont dus à P. falciparum, 4 % à P. malariae et moins de 1 % à P. vivax.
Mesures locales maintenues
Le HCSP recommande également le maintien des mesures locales de lutte antipaludique avec notamment un renforcement du dépistage dans les populations à risque (migrants en provenance de l’Union des Comores ou de Madagascar), la caractérisation précise des cas et la poursuite des mesures de dépistage autour des cas avérés et la pérennisation de la lutte anti-vectorielle (mise à disposition de moustiquaires imprégnées d’insecticide à longue durée d’action dans des conditions de coût garantissant l’accessibilité à l’ensemble de la population).
De plus, le HCSP souhaite la poursuite des études sur les modalités de transmission et sur la résistance aux médicaments antipaludiques. Enfin, il appelle à la mise en place d’une coopération avec les autorités sanitaires de l’Union des Comores pour un meilleur partage des données de chimiosensibilité obtenues dans les autres îles de l’archipel.
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