PLUSIEURS associations viennent en aide aux victimes de harcèlement sexuel pour les aider à déposer plainte, mais la spécificité de la cellule qui vient d’être créée, est d’apporter une aide psychologique. Elle a vu le jour à l’initiative de l’association « Future, au Féminin » et de sa présidente Lydia Guirous, en partenariat avec deux hôpitaux de l’est parisien, Tenon et Saint-Antoine. Les 35 professionnels de l’équipe de psychiatrie et de psychologie médicale peuvent être amenés à aider les victimes en fonction de leurs besoins. « Il y a un véritable vide une fois que les victimes ont constitué leur dossier, elles se retrouvent démunies et seules », explique Lydia Guirous, la présidente de l’association « Future, au Féminin ». « Il est très difficile de dire à son entourage qu’on ne va pas bien et ces personnes sont pénalisées sur le plan personnel et professionnel. »
Concrètement, les victimes peuvent appeler le numéro vert 08.00.00.46.41 du lundi au vendredi, de 9 h à 12 h et de 14 h à 16 h. Une secrétaire récolte les premiers renseignements, le nom, l’adresse, le numéro, et le motif de l’appel. Puis l’un des membres de l’équipe prendra contact directement avec la personne concernée. Une première consultation sera organisée et suivi décidé en fonction des besoins de la personne. Les lits du service peuvent également être utilisés en cas de situation grave.
Des conséquences lourdes.
La cellule intervient en aval, mais aussi en amont, pour aider ceux qui se trouvent confrontés aux premiers signes de harcèlement, pour leur permettre de réagir. « Une personne qui se demande si elle est victime de harcèlement pourra appeler et rencontrer un professionnel qui sera à même de l’aiguiller, et de lui expliquer qu’il serait bon de réagir de telle ou telle manière », reprend Lydia Guirous. Une assistante sociale a été intégrée à l’équipe pour aider des personnes démunies socialement.
Les conséquences du harcèlement sexuel sont très proches de celles d’un choc post-traumatique, comme le rappelle le Pr Charles-Siegfried Peretti, chef des services Psychiatrie de l’hôpital Saint-Antoine et Tenon. « Ce type de harcèlement peut provoquer des troubles du sommeil, de l’estime de soi, des symptômes anxieux, une distanciation par rapport aux choses, comme si on cherchait à se mettre à l’abri », explique-t-il. « Le harcèlement porte atteinte à l’intégrité de la personne. Les symptômes peuvent aller d’un état de stress à de la dépression, et jusqu’à des tentatives de suicide ou des suicides. » Les solutions proposées par l’équipe de médecins et de psychologues vont permettre à la victime de retrouver son équilibre mental et sa bonne santé. « Il pourra éventuellement y avoir une prescription médicamenteuse, pour réguler le sommeil ou des antidépresseurs », souligne le Pr Peretti. Lydia Guirous espère que d’autres cellules de ce type voient le jour : « J’aimerais vraiment que cette action concrète se développe dans les autres CHU en province parce que c’est essentiel. C’est un dispositif important, qu’on sera amené à améliorer et à développer avec le temps », conclut-elle.
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