À l’occasion de la Journée mondiale de la biodiversité, la ministre de l’Écologie a lancé le 22 mai la généralisation au plan national de l’opération « Terre saine, villes et villages sans pesticide » menée depuis plusieurs années en Poitou-Charentes.
« L’interdiction des pesticides est une mesure étroitement liée à la santé publique », a assuré Ségolène Royale avant d’ajouter que « les écoles, les terrains de sport et les jardins publics » devaient « donner l’exemple ». C’est par ces mots que la ministre de l’Écologie a lancé une action d’envergure nationale qui vise à inciter fortement l’ensemble des communes de France à abandonner l’usage des produits phytosanitaires pour l’entretien des espaces publics.
L’opération « Terre saine » se veut le prolongement à l’échelon national de l’action menée depuis plusieurs années par des centaines de communes de Poitou-Charentes, sous la houlette de leur présidente de région et actuelle ministre de l’Écologie. Plusieurs élus concernés étaient d’ailleurs présents lors de l’annonce pour apporter le témoignage de leur expérience en la matière.
Selon eux, l’adhésion des personnels municipaux, soucieux de leur santé et de celle de leur entourage, a été l’une des clés de la réussite de ce projet. Pour Patrice Raffarin, maire de Rivedoux, une commune de Charente-Maritime qui « n’utilise plus une goutte de pesticide », le facteur économique qui « penche en faveur d’un désherbage mécanique ou thermique » n’est pas non plus à négliger en ces temps de crise.
Réseau et label national
D’après une loi votée début 2014, les espaces verts publics devront être traités sans pesticide d’ici à 2020. Un texte réglementaire qui exclut cependant les voiries, terrains de sport et cimetières. Autant d’exceptions dont Ségolène Royal voudrait que les maires s’affranchissent en les encourageant à « aller plus loin et plus vite ». Son objectif affiché est que toutes les communes de France soient engagées dans la démarche « Terre saine » dans les 2 ans à venir. À l’heure actuelle, près de 3 000 ont déjà franchi le pas.
La ministre qui a déclaré qu’elle serait « extrêmement vigilante » quant à l’exécution de cette démarche et qui n’exclut pas une future « phase de contrainte » a également annoncé la création d’un réseau et d’un label national. Les villes qui banniront les pesticides pourront ainsi afficher un panneau « Terre saine, ville et village sans pesticides », à l’instar de celui qu’affichent les communes qui ont déjà atteint cet objectif en Poitou-Charentes.
En outre, Ségolène Royal a souhaité que l’interdiction d’épandre des produits phytosanitaires à moins de 200 mètres des hôpitaux soit également appliquée pour les établissements scolaires. Les zones de captage d’eau ainsi que les berges enherbées des rivières devraient, selon elle, bénéficier des mêmes mesures pour éviter leur pollution. Sur ces points, ainsi que sur ceux qui concernent les espaces publics, les agences de l’eau ont été appelées pour contribuer au financement global du dispositif.
Un collectif d’associations a, dès l’annonce du projet de Ségolène Royal, protesté contre ce qu’elles jugent être un manque de concertation sur un projet qu’elles avaient elles-mêmes lancé depuis quelques mois. « Mme la ministre avait demandé à ses services de provoquer une première réunion d’échange le 5 mai en vue de la création d’un label national "zéro phyto" . À cette étape furent conviés des ONG comme Natureparif ou Générations Futures, l’UPJ (syndicat des producteurs de pesticides pour les jardiniers) ou des représentants régionaux. Cette première réunion en appelait une seconde en juin afin de travailler à la mise en place de ce label national dont les contours ont à peine été effleurés. Alors même que le processus de "concertation" était en "marche" , Mme Royal lance le 22 mai " Villes et villages sans pesticides" sans que le groupe de travail n’en soit informé et sans que les différents acteurs y soient associés » , indiquent-elles. Présentes lors de la réunion, ces associations assurent qu’elles resteront vigilantes.
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