Une étude sur les prothèses MoM

Taux d’échec plus élevé surtout chez les femmes

Publié le 14/03/2012
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QUELQUES jours après l’étude du « BMJ » mettant en cause les prothèses dites à « grosse tête », l’étude d’Alison J. Smith et col. confirme que les prothèses MoM très utilisées dans les pays anglo-saxons et réputés pour leur solidité présentent des taux de révision plus importants que les autres types de prothèse. Les auteurs ont analysé les données du registre national d’Angleterre et du Pays de Galles, le plus important registre au monde sur les arthroplasties mis en place en 2003. Entre 2003 et 2011, 402 051 prothèses totales de hanche ont été recensées dont 31 171 concernaient des prothèses de type MoM.

Les auteurs ont particulièrement étudié les taux de révision précoce (à 5 ans au lieu de 7) en fonction de la taille des têtes des prothèses. Leurs résultats montrent « sans équivoque » que ce taux à 5 ans est plus élevé dans le cas des prothèses MoM comparé aux taux observés pour les autres prothèses (6,2 %) et que ce taux est d’autant plus élevé que le diamètre de la tête est important : à chaque mm le risque d’échec augmente de 2 mm. En Angleterre et au Pays de Galles, le taux de révision habituel est de 5 % à 7 ans. « Les prothèses céramique sur céramique ont de bien meilleurs résultats pour des têtes plus larges », soulignent les auteurs. Chez les femmes, les taux de révision étaient particulièrement élevés pour les prothèses MoM, 4 fois plus que pour les autres prothèses. À taille égale, les taux étaient aussi plus importants chez les femmes que chez les hommes. Les auteurs concluent que ces prothèses MoM ne devraient plus être utilisées. Ils recommandent un suivi particulier des patients porteurs de ce type de prothèse particulièrement des femmes.

En France, l’AFSSAPS a recommandé « un suivi annuel et prolongé jusqu’à dix ans » des porteurs de prothèses « dont la tête fémorale est d’un diamètre supérieur ou égal à 36 mm ». Sont particulièrement concernées, les prothèses ASR de la société Depuy dont la commercialisation a été arrêtée en 2010. Quelque 380 personnes sont concernées.

 Dr LYDIA ARCHIMÈDE

Source : Le Quotidien du Médecin: 9098